(Le Monde 26/05/2010)
Le vice-président de l'Assemblée nationale au Rwanda, Jean Damascène Ntawukuriryayo, sera en lice pour l'élection présidentielle du 9 août face au chef de l'Etat sortant, Paul Kagame.
M. Ntawukuriryayo, intellectuel hutu déjà présent sur la scène politique de son pays avant le génocide de 1994, et qui fut notamment ministre de la Santé sous le président Kagame, a été désigné candidat samedi lors d?un congrès de sa formation, le Parti social-démocrate (PSD).
Le président du parti, Vincent Biruta, a confirmé mardi cette information parue dans la presse rwandaise.
L?universitaire est, après Kagame, le deuxième candidat au prochain scrutin présidentiel officiellement désigné par un parti reconnu par le gouvernement rwandais.
Depuis la fin du génocide en 1994, il n'y a pas de divergences idéologiques majeures entre les partis agréés au Rwanda, qui affirment oeuvrer tous à l?unité des Rwandais, une constante du discours du parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR).
Après sa désignation, M. Ntawukuriryayo a déclaré que le PSD avait ce qu'il fallait pour gagner et a insisté sur la nécessité de maintenir l?unité, promouvoir la réconciliation et lutter contre l'idéologie du génocide, des idées maîtresses du programme du FPR.
Dix partis sont reconnus au Rwanda, dont le dernier né, le Parti social (PS) Imberakuri, est en proie à de profondes divisions à sa tête.
Deux partis d'opposition, les Forces démocratiques unifiées (FDU) de Victoire Ingabire et le Parti démocratique vert n?ont pas encore réussi à se faire enregistrer.
Dans une déclaration commune, les FDU, le Parti démocratique vert et une faction du PS ont qualifié M. Ntawukuriryayo de "candidat comparse".
"Le Parti social-démocrate (PSD) dort dans le même lit que le FPR depuis 1994, et aux élections de 2003, le PSD a soutenu le candidat du FPR", écrivent les trois formations.
"Le PSD est satellite du FPR et n'a jamais été dans l'opposition depuis 1994. Il vient juste escorter et donner de la légitimité au candidat du FPR et faire croire à la communauté internationale que les élections sont libres et équitables", ajoutent les signataires.
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