(Afriscoop 05/05/2010)
(AfriSCOOP) — Au Sénégal le 7 avril, au Togo et au Bénin en ce début mai, le président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo est entre deux vols en ce deuxième trimestre de l’année 2010. Et, beaucoup plus qu’il ne l’a été toute l’année dernière. Que dire alors de son « refus » de prendre personnellement part au prochain sommet France-Afrique de Nice ?
« Je viendrais très bientôt en Guinée pour une visite de travail », promettait le 14 avril, Laurent Gbagbo au général Sékouba Konaté, président par intérim de ce pays.
Quelques jours plus tôt (3 avril), M. Gbagbo était à Dakar pour la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal. Lundi dernier, il était à la cérémonie d’investiture de Faure Gnassingbé, le président réélu du Togo. Et, le voilà les heures suivantes à Cotonou, la capitale béninoise pour « une visite d’amitié et de travail » de deux jours.
Même s’il faut reconnaître que Laurent Gbagbo est loin de rivaliser en déplacement avec son homologue togolais, ses derniers voyages commencent par faire jaser plus d’uns au sein de l’opinion ivoirienne.
« Hormis la recherche de solution à la crise que connaît notre pays, le président Gbagbo est soucieux de la politique d’intégration et de renforcement de coopération bilatérale dans toute l’Afrique », confie à AfriSCOOP, une source proche de la présidence ivoirienne.
Une confidence appuyée par la participation annoncée du président Jacob Zuma de l’Afrique du Sud et de son prédécesseur, Thabo Mbéki aux côtés d’autres hommes d’Etat aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire acquise le 7 août 1960.
Pendant ce temps, le « rusé » Gbagbo continue de jouer avec les nerfs de la France et de la Franceafrique dont il reste l’un des plus grands détracteurs. Après plusieurs déplacements avortés dans l’hexagone, M. Gbagbo vient à nouveau de dribler l’ancienne métropole.
En effet, il se fera représenter au Sommet France-Afrique des 31 mai et 1er juin prochain à Nice par le président du Conseil Economique et Social (CES), Laurent Dona Fologo. De même, le président ivoirien ne sera pas parmi les invités d’honneurs de Nicolas Sarkozy, le 14 juillet date de la fête nationale française.
« La Côte d’Ivoire entend célébrer seule ce cinquantenaire dans le cadre de sa politique nationale de refondation. C’est son choix souverain de ne pas participer à cette grande fête en hommage aux tirailleurs africains », s’est résigné le 7 avril, Jacques Toubon, Secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines.
Et, le mot est lâché : « refondation ». Selon toujours des sources proches de la présidence ivoirienne, il reste le cheval de bataille de M. Gbagbo depuis le début de l’année 2010.
« Qu’avons-nous fait de notre indépendance en Côte d’Ivoire, et de nos Indépendances en Afrique ? », interroge-t-il constamment pour situer la responsabilité des Africains et des anciennes puissances coloniales dans le drame du continent noir.
« Laurent Gbagbo veut rallier ses homologues francophones au mea-culpa qu’il ne veut pas seulement pour les seuls leaders du continent, mais pour l’ancienne métropole aussi », affirme un membre du Front populaire ivoirien (Fpi, au pouvoir).
mercredi 5 mai 2010 par Seraphin KOUASSI,
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