(Xinhuanet 27/05/2010)
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit très déçu par l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix en Côte d'Ivoire et appelle les dirigeants ivoiriens à faire preuve de courage politique et à donner la priorité à l'intérêt national.
« Les événements survenus en Côte d'Ivoire jusqu'à la fin de l'année 2009 avaient laissé espérer que le pays s'était finalement décidé à sortir de sa crise prolongée », écrit M. Ban dans un rapport publié mercredi et remis au Conseil de sécurité. « J'ai par conséquent été très déçu par l'arrêt brutal du processus électoral en janvier dernier et les violences qui ont suivi en février, qui ont constitué un grave revers pour le processus de paix ivoirien ».
Selon lui, tout démantèlement du processus de paix dit de Ouagadougou serait extrêmement inquiétant. « Il n'existe pas pour l'instant de solution de rechange aux accords de Ouagadougou. Les problèmes cités par les parties comme responsables de l'impasse actuelle, notamment la question de la fraude électorale et la nécessité de désarmer complètement et de réunifier le pays, ne sauraient rendre les accords caduques et ne sont pas insurmontables, à condition qu'il existe une volonté politique en ce sens », ajoute-t-il.
Depuis le déclenchement de la crise il y a huit ans, des retards continuels dans la mise en oeuvre des divers accords de paix ont été une source de profonde frustration pour le peuple ivoirien, estime le secrétaire général.
« Les retards successifs ont également mis à l'épreuve la patience des partenaires internationaux de la Côte d'Ivoire, qui ont investi des ressources considérables pour aider le pays à retrouver une paix et une stabilité durables. Si les retards dus à des problèmes véritablement techniques et pratiques sont compréhensibles, les interruptions dues à l'absence de volonté politique ne sont pas acceptables », ajoute-t-il.
« Les dirigeants politiques ivoiriens devraient par conséquent trouver le courage de mettre de côté leurs ambitions partisanes et personnelles étroites pour donner la priorité à l'intérêt national et engager un dialogue sincère, sous les auspices du Facilitateur, pour résoudre leurs différends », insiste Ban Ki-moon.
Le secrétaire général estime que céder à la frustration et laisser tomber la Côte d'Ivoire « serait laisser tomber les gens ordinaires de Côte d'Ivoire et de la sous-région et récompenser les saboteurs, sans compter le gaspillage des ressources considérables investies au cours des huit dernières années ».
Pour ces raisons, Ban Ki-moon recommande de maintenir à leur niveau actuel les effectifs des composantes militaire et de police de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) jusqu'à la fin de 2010, afin de permettre à la Côte d'Ivoire de couvrir le dernier kilomètre de la course aux élections avec le plein appui des Nations Unies.
« Je suis convaincu que les sept prochains mois laisseront amplement le temps aux parties ivoiriennes de résoudre leurs différends avec l'assistance du Facilitateur, de démontrer la sincérité de leur engagement en faveur du processus de paix et de s'acquitter des tâches qui restent à accomplir », dit-il. Selon lui, l'établissement de la liste électorale reste la priorité absolue.
Au cas où le Conseil de sécurité approuverait la prolongation du déploiement de l'ONUCI en Côte d'Ivoire jusqu'à la fin de cette année, il recommande que le mandat de la Mission soit modifié pour tenir compte des nouvelles réalités.
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