L'ère Eriksson, qui s'achèvera après la Coupe du Monde (11 juin-11 juillet) a débuté par un match nul pas inintéressant face au Paraguay (2-2) dimanche à Evian-les-Bains. Mais il a y encore du travail...
Le flegmatique scandinave n'a pas fait mieux que Vahid Halilhodzic, son bouillant prédécesseur. Le Bosniaque avait entamé son bail ivoirien par un match nul face à Paraguay (1-1) le 22 mai 2008 à Yokohama (Japon), lors de la Kirin Cup. Face au même adversaire, Sven-Göran Eriksson a quitté la petite ville d'Evian-les-Bains avec un résultat quasi-similaire. Mais les comparaisons entre Eriksson et Halilhodzic, viré comme un malpropre fin février s'arrêtent là. Au Japon, celui qui pourrait devenir sélectionneur de la Tunisie avait dû racler les fonds de tiroir pour composer une équipe avant d'entamer les qualifications jumelées pour la Coupe du Monde et la CAN 2010. A Evian et en Suisse, où les Eléphants ont pris leurs quartiers pour préparer la Coupe du Monde, l'ancien sélectionneur de l'Angleterre et du Mexique dispose de toute sa petite armée. Les joueurs produisent étonnement moins de certificats médicaux à l'aube d'une phase finale qu'à l'approche de déplacements à Madagascar ou au Botswana. Un hasard, sans doute...
Des buts, du jeu et de la fébrilité
Alors, Eriksson a testé dix-sept joueurs contre les Paraguayens, en attendant de rendre publique sa liste des vingt-trois, sans doute mardi après-midi. Et ce qu'il a observé ne lui a pas déplu. Au moins pendant une grosse heure, durant laquelle ses joueurs ont marqué deux buts (Drogba et Bamba). Mais ils n'ont pas fait que cela. «On a su se créer des occasions, on a marqué deux fois et nous avons très bien joué toute la première mi-temps et quinze minutes en seconde», a relevé le Suédois après la rencontre. Dindane s'est montré particulièrement remuant, Drogba, après des débuts désinvoltes est monté en puissance et a inscrit son quarante-quatrième but en sélection, mais tous les tauliers n'ont pas eu un rendement comparable. «Tout n'a pas été parfait, mais j'ai apprécié que nous ayons défendu et attaqué ensemble», a ajouté Eriksson.
Avant de signer son juteux contrat (300 000 euros par mois) avec la Côte d'Ivoire - un pourboire par rapport à ce qu'il touchait quand il dirigeait la sélection de Sa Gracieuse Majesté - Eriksson n'ignorait rien des racontars persistants sur sa nouvelle équipe. Qu'elle n'était qu'un amoncellement d'individualités aux égos hypertrophiés incapables de se plier aux règles du collectif. Et que cette génération surdouée n'avait pas à chercher ailleurs les raisons de la virginité de son palmarès. Habilement, Eriksson a glissé qu'il attendait un peu plus de ses joueurs. «On doit progresser collectivement», a insisté le Scandinave, qui n'a pas trop apprécié le délitement de son équipe lors du dernier quart d'heure. Les Paraguayens, qui n'en demandaient pas tant, en ont profité pour revenir au score et s'épargner les doutes qui n'auraient pas manqué de s'insinuer dans leurs esprits, quatre jours après une défaite à Dublin face à l'Eire (1-2). Eriksson n'aura plus qu'un seul match (le 4 juin à Sion face au Japon) avant les débuts de la Côte d'Ivoire en phase finale (le 15 juin contre le Portugal) pour s'assurer que ses joueurs ont bien assimilé ses exigences. Car dans un groupe - Brésil, Portugal et Corée du Nord - plutôt relevé, le moindre détail comptera beaucoup... - Alexis BILLEBAULT, à Evian-les-Bains
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