mardi 22 mars 2011

Togo - Bénin : Si Faure Gnassingbé pouvait être Boni Yayi…

(AfriSCOOP Analyse) — Ca y est ! La Lepi (Liste électorale permanente informatisée) n’a pas emporté Thomas Boni Yayi, comme le souhaitaient ses farouches et nombreux opposants. Si le sort pouvait prêter un Boni Yayi au Togo, sûrement que le lot des adversaires au régime de Lomé diminuerait.
La Cour constitutionnelle béninoise a tranché : Dr Thomas Boni Yayi est réélu pour un nouveau mandat de cinq ans. Les contestations des opposants béninois n’ont donc rien changé aux chiffres provisoires avancés par la Commission électorale la semaine dernière. Le président Yayi n’a certes pas été réélu par tout l’électorat de son pays, mais le score de sa victoire du 13 mars 2011 constitue un cinglant désaveu infligé à Adrien Houngbédji et Abt (Abdoulaye Bio-Tchané). Qu’on l’aime ou pas, il faut avouer que le Bénin a beaucoup changé durant le premier quinquennat de l’ancien patron de la Boad (Banque ouest-africaine de développement).
Faure et Boni : tous des économistes de formation, mais…
Qu’ils soient résidents permanents dans l’ex Dahomey ou ses visiteurs d’occasion, ils sont nombreux à témoigner des changements radicaux opérés au Bénin depuis mars 2006, sous la férule de M. Yayi. Surtout dans le monde social : santé, lutte contre la corruption multiforme, augmentation de l’effectif dans la fonction publique, etc. L’aspect le plus saisissant reste la restructuration du parc routier des grandes villes béninoises. Exit l’époque où les Béninois avaient le Togo comme modèle de développement ! La machine Yayi a mis les pleins gaz, et celle de son homologue du Togo n’est pas près de la rattraper ! Du moins, à l’allure « faurique » de la gestion des affaires publiques togolaises.
MM. Gnassingbé et Yayi n’ont certes pas accédé au pouvoir dans les mêmes conditions. Mais à l’épreuve de l’exercice de la charge présidentielle, le Togolais a encore beaucoup de pain sur la planche. Essentiellement parce que ses promesses ne sont jamais tenues. Seul président célibataire en Afrique de l’ouest, Faure Gnassingbé ne fait toujours pas encore des efforts sensibles pour joindre l’acte à la parole. En fin d’année 2010, le jeune président a, à titre d’exemple, promis une nouvelle fois de « lutter efficacement contre la corruption et le sabotage économique ». Rien ne point à l’horizon depuis. Pourtant, ce ne sont pas des affaires dans lesquelles l’implication de l’entourage présidentiel est un secret de Polichinelle qui manquent. Fer (Fonds d’entretien routier), gestion peu orthodoxe de nombreuses sociétés d’Etat, « affaires Pawadoya Boukpessi et Gozan », etc. Une croisade contre cette litanie de corrupteurs pourrait faire augmenter sensiblement le budget annuel du Togo qui se chiffre à 500 milliards de fcfa !! A titre de comparaison, dans l’affaire « Icc Services », le Protestant Thomas Yayi n’a pas hésité à remettre à la justice des proches collaborateurs trempés !
Même si l’on sent dans les faits et gestes des régimes de Lomé et Cotonou des actions de nervis de Paris en Afrique sub-saharienne, le Palais de la Marina (au Bénin) est visiblement plus volontariste dans la concrétisation du « Bénin émergeant » qui lui est cher. L’incapacité de Faure Gnassingbé à changer profondément le visage de son pays fait d’autant plus mal dans la mesure où le Togo dispose du seul port en eau profonde la sous-région, sa population est moindre par rapport à celle du Bénin, son territoire est plus petit, ses ressources minières sont plus nombreuses et diversifiées que celles de l’ex Dahomey, et surtout, dispose d’une population encline au travail bien fait !!! Si seulement Faure Gnassingbé pouvait comprendre et prendre en considération tous ces éléments garants d’un développement serein et certain…

.afriscoop.net

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