dimanche 16 janvier 2011

Niger - De Paris à Niamey, des versions discordantes

(L'Humanite 15/01/2011)
Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) aurait revendiqué le rapt des deux jeunes Français au Niger, si l’on en croit un enregistrement reçu par la chaîne quatarie Al Djazira.
Si l’on en croit l’enregistrement audio diffusé hier par la chaîne Al DJazira, al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) est bien à l’origine du rapt de Vincent Delory et Antoine de Léocour, les deux jeunes Français enlevés le 7 janvier dernier en plein cœur de Niamey, la capitale nigérienne. Cette revendication, qui restait hier à authentifier, ne dissipe pourtant pas les zones d’ombre autour de l’assaut donné par les forces spéciales françaises en territoire malien pour tenter de libérer les deux otages.
Toujours hier, le porte-parole du ministère français de la Défense, Laurent Teisseire, a indiqué que les corps des deux jeunes gens avaient été retrouvés « entravés ». D’après les autopsies réalisées sous l’autorité du parquet de Paris, l’un des otages aurait succombé à une balle dans la tête tirée à bout portant, ce qui confirmerait le scénario d’une exécution par les ravisseurs. En revanche, « le corps du second portait plusieurs impacts de balles et des brûlures importantes », a confirmé ce porte-parole. Les raisons du décès, dans ce cas, demeurent floues, des sources policières citées par l’AFP n’excluant pas l’hypothèse d’un tir ayant mis feu au réservoir du véhicule dans lequel se trouvaient les otages. Autre source d’interrogations, les dénégations du ministère nigérien de l’Intérieur, qui a assuré mercredi ne détenir « aucun terroriste », contrairement à ce qu’avaient laissé entendre mardi le ministre français de la Défense, Alain Juppé, et le premier ministre, François Fillon. « Il n’existe pas actuellement de terroristes auditionnés par nos services », a affirmé le ministre nigérien de l’Intérieur, Cissé Ousmane, sur RFI. Pire : après les demandes d’explications des autorités françaises sur la présence de « personnes portant l’uniforme de la gendarmerie nigérienne » qui auraient « combattu, participé à l’action, contre (les) forces » françaises, une source gouvernementale nigérienne a expliqué à l’AFP que « ces gendarmes nigériens poursuivaient les gens d’Aqmi » avant d’essuyer les tirs de l’armée française pendant l’assaut.

Rosa Moussaoui
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