(Afriscoop 18/11/2010)
(AfriSCOOP Lomé) — Le conflit de communiqués né entre l’Ufc et l’Anc, depuis que cette dernière formation politique a décidé de se constituer en groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, se poursuit. A travers une déclaration rendue publique hier, l’Anc a répondu aux accusations de « transhumance politique » portées contre elle par Gilchrist Olympio et ses proches collaborateurs.
« Le Groupe parlementaire ANC a pris connaissance d’une déclaration en date du 08 novembre 2010, signée de G. Olympio, par laquelle le Bureau directeur de l’Union des Forces de Changement (UFC) demande aux députés ANC de renoncer à leur mandat pour ne pas “trahir la confiance des électeurs”. Cette déclaration, qui fait suite à des manœuvres de harcèlement et d’intimidation exercées à l’encontre des députés de l’ANC par G. Olympio pour les contraindre à retourner dans une UFC dévoyée, appelle de la part du Groupe parlementaire ANC six observations », peut-on lire dans la dernière sortie médiatique du parti présidé par M. Fabre.
Dans la déclaration sus-mentionnée et signée des 20 députés du groupe parlementaire ANC, ces politiques estiment que « c’est M. Olympio lui-même qui, dans sa démarche solitaire et scélérate de compromission avec la dictature que le peuple togolais combat depuis des décennies, a trahi la confiance des électeurs, trahi la confiance des militants et sympathisants du parti et trahi la confiance des populations togolaises ». Jean-Pierre et les députés de l’Ufc qui lui sont restés fidèles au parlement démontrent à ce titre : « En signant en août 2007 des documents par lesquels ils s’engagent à rester fidèles à la ligne du parti et à défendre les valeurs qu’il incarne, sous peine de démissionner de l’Assemblée Nationale, les candidats de l’UFC aux législatives du 14 octobre 2007, aujourd’hui députés ANC, manifestaient volontairement et en toute conscience, leur détermination à œuvrer résolument et avec abnégation, à la réalisation des aspirations légitimes des populations togolaises au changement ». Et de préciser dans le même ordre d’idées : « L’objectif que s’était alors assigné l’UFC était de tout mettre en œuvre pour faire cesser les souffrances des populations togolaises en les libérant de la dictature qui les opprime depuis des décennies. La mise en œuvre de la ligne politique conséquente, définie et confirmée par les différents congrès du parti, incombait au Bureau National (BN), l’organe de décision ».
Quand l’ANC se réfère au passé récent de l’Ufc
Au cours de cette même démonstration, le néo groupe de l’actuel parlement a tenu à souligner : « Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture de son “congrès”, le 12 août 2010, G. Olympio a affirmé sans ambages qu’il a décidé seul, de signer, le 25 mai 2010, son “Accord” avec le RPT, alléguant que « les demi-lettrés » du BN (Bureau national) ne comprennent pas que les statuts de l’UFC l’autorisent à imposer ses positions au BN. Or, c’est au cours de ce « congrès » que Gichrist Olympio a fait modifier l’article 21 des statuts de l’UFC relatifs aux pouvoirs du Président, pour faire de celui- ci, le seul décideur du parti et transformer ses collègues du BN en béni-oui-oui dont les avis sont devenus ‘’consultatifs’’ »… « Gilchrist Olympio a donc violé les statuts, bafoué la ligne du parti et piétiné les valeurs de discipline, d’abnégation et de persévérance qui guident la lutte que nous menons aux côtés des populations togolaises, pour libérer notre pays de la dictature. Cette attitude tendant à instaurer au sein du parti, la dictature que nous combattons sous toutes ses formes, est inacceptable. Voilà pourquoi M. Olympio a été sanctionné pour fautes lourdes et exclu du parti par les organes compétents. En livrant le parti pieds et poings liés au RPT, M. Gilchrist Olympio et les députés qui le suivent font la « transhumance politique » que l’UFC voulait précisément prévenir en 2007. Gilchrist Olympio, qui a émigré vers le RPT, est donc mal placé pour traiter de parjures ceux qui ont refusé de le suivre dans son idylle avec les oppresseurs du peuple togolais », concluent donc les membres du nouveau groupe parlementaire de la législature en cours.
Sur la base de ces explications, l’ANC tient donc à faire remarquer qu’« au demeurant, il n’échappe à personne que la transhumance politique organisée par M. Gilchrist Olympio n’a d’autre objectif que de se venger de n’avoir pas pu prendre part à la présidentielle de mars 2010. Il s’acharne donc à faire le jeu de la dictature en sabotant au passage, les efforts conjugués des populations togolaises et du FRAC pour récupérer la victoire du candidat Jean-Pierre Fabre. Le groupe parlementaire ANC invite instamment M. Gilchrist Olympio et ses comparses transhumants à s’imprégner des dispositions pertinentes de la Constitution ainsi que celles du règlement intérieur de l’Assemblée nationale afin d’éviter toute confusion sur la nature du mandat des députés et de cesser toute interférence dans l’organisation et le fonctionnement des groupes parlementaires ».
Par ailleurs, le nouveau venu sur la scène politique locale « exhorte le bureau de l’Assemblée nationale à se conformer à la Constitution de la République togolaise et au règlement intérieur de l’Assemblée nationale, notamment en ce qui concerne la nature du mandat des députés, d’une part, l’organisation et le fonctionnement des groupes parlementaires, d’autre part. Les députés ANC mettent solennellement en garde le Président de l’Assemblée nationale contre toute velléité de coup de force en vue de les empêcher de constituer leur groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale ».
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