lundi 1 mars 2010

Cote d`Ivoire - Pourquoi les dirigeants africains ont peur des éléctions ? Le cas de Gbagbo

(AgoraVox 01/03/2010)
Les élections restent le moyen le plus sûr pour un peuple de choisir ses dirigeants. Les élections sont le ciment de la démocratie. La démocratie par définition est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Ainsi compris, le peuple est le garant de la nation. Il choisit par le moyen des élections libres et transparentes de confier la gouvernance de la cité à celle ou à celui qu’il estime mieux placé pour garantir la paix dans la cité. J.J. ROUSSEAU parle même d’une sorte de contrat social entre le peuple et ses dirigeants. Par conséquent, pourquoi Laurent GBAGBO a peur de subir le suffrage du peuple ? Comment peut-on prétendre gouverner au nom du peuple et se méfier de celui-ci ?
Depuis une dizaine d’années, Gbagbo dirige la Côte-d’Ivoire sans prendre garde de se présenter devant le peuple. On sait que ces multiples stratégies de report d’élections, avaient plongé ce pays dans une guerre civile faisant des milliers de morts. Le chef de la rébellion, Guillaume SORO finira par intégrer le gouvernement au rang de premier ministre. Le tandem ainsi constitué prendra le pays en otage. Laurent Gbagbo le sait, il n’a plus d’ennemis armés en face étant donné que l’ancien rebelle en a eu pour son ventre. Les deux faux ennemis aujourd’hui sont prêts à tout braver. Sans la moindre honte, ils ont mit fin à ce qui pouvait être le retour de la démocratie dans ce pays de plus de 20 millions d’habitants.
La Côte- d’Ivoire va-t-elle replonger dans le désarroi ? Une chose est certaine, le refus de la démocratisation ouvre les voies à toutes les formes de terreur. Déjà, samedi, les manifestations ont été marquées par de nouveaux incidents.
Une semaine après la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne, l’une des manifestations lancée par l’opposition contre le président Laurent Gbagbo a été pour la première fois marquée vendredi par des morts, au moins au nombre de cinq à Gagnoa (centre-ouest).
Pour guillaume SORO, chargé de former un nouveau gouvernement, la priorité est de séduire et corrompre, sans nul doute par des billets de banque, quelques membres de l’opposition afin qu’ils intègrent le gouvernement. C’est la forme la plus élevée de la politique du ventre. Les discussions sont en cours. Et le peuple dans tout cela ? L’histoire nous enseigne qu’en Afrique on se sert du peuple par un discours sucré pour accéder à un poste politique faisant au passage des morts, il s’agit de quelques cons pas assez avisés qui croient en la race des politichiens. Mais, après avoir atteint son but, on se détourne du peuple pour mieux l’avilir.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est préoccupé par la situation politique et par les affrontements de vendredi en Côte d’Ivoire et appelle au calme, a indiqué son service de presse.
Samedi, des manifestations organisées contre le président Gbagbo ont été marquées par de nouveaux incidents, avec notamment l’incendie du siège du parti présidentiel à Korhogo (nord), a-t-on appris de sources concordantes.
Le bâtiment est "parti en fumée", a rapporté un journaliste local, précisant que l’attaque avait eu lieu après la dispersion de la marche.
A Bouaké (centre), fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), la préfecture et la mairie ont été saccagées, a constaté un correspondant de l’AFP.
Des barricades avaient été installées aux environs du siège de l’ex-rébellion, et une voiture garée devant l’entrée incendiée, a-t-on noté.
Environ un millier de manifestants, certains munis de gourdins et de cailloux, avaient entamé dans la matinée une marche aux cris d’on ne veut pas Gbagbo".
Il reste à tirer la conclusion. La démocratie n’est pas un exercice aisé. Déjà, J. CHIRAC le faisait remarquer aux africains. Par conséquent, ces hommes politiques se convertissent à la démocratie et jouent au démocrate avec une douceur d’agneau comme moyen d’accéder au pouvoir. Mais, une fois au pouvoir, la nature ayant horreur du vide, la tyrannie qui les caractérise reprend le dessus et le vieux démon est obligé de sortir de sa cachette. Laurent GBAGBO n’était pas né pour être démocrate. Il fait partie de la race d’autres politichiens de son espèce qui gouvernent l’Afrique. Et lorsque le peuple s’en est rendu compte, il était déjà trop tard. Est-ce réellement de la faute de GBAGBO ? Les africains devraient se rendre à l’évidence que les démocrates est une espèce très rare sur le continent. Ces hommes-là ne sont pas des politiciens, quel que soit le sens qu’on donne à ce mot. Le mot politique est trop élevé pour eux. C’est sont des politichiens. Aux africains de ce méfier des politichiens.
par Brice MATINGOUT
lundi 1er mars 2010
© Copyright AgoraVox

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire