lundi 1 mars 2010

Bilan des 20 ans de démocratie au Bénin: faut-il une nouvelle Conférence nationale?

(L'Option Infos 01/03/2010)
20 ans après l'historique Conférence des Forces Vives de la Nation, le Bénin a-t-il besoin encore de nouvelles assises pour aborder les questions qui fâchentou qui divisent ? C'est du moins l'interrogation qui trottine dans les méninges vu le bilan que les uns et les autres font des 20 ans de pratique démocratique dans le pays.
De plus en plus, des voix s'élèvent pour suggérer la convocation d'une nouvelle Conférence des Forces Vives de la Nation à l'image de celle de février 1990 en vue de régler certains problèmes brûlants. Célestine Zanou, au cours d'une conférence de presse la semaine écoulée, a défendu cette idée. Mais pour d'autres acteurs politiques, il n'est pas question de prendre une telle décision «suicidaire».
Alain François Adihou, sur Canal 3 hier, a récusé cette proposition, estimant qu'elle est inopportune. Pour Me Robert Dossou, il revient aux politiciens d'en décider, même s'il pense qu'il serait très injuste de convoquer de nouvelles assises. «La Conférence nationale de février 1990 a été la fondatrice de notre République. Des gens en parlent comme ils veulent..», a-t-il déclaré à Canal 3 Bénin. Le Général Pancras Brathier, ancien membre de la Cour Constitutionnelle et membre du présidium de la Conférence Nationale, abonde pratiquement dans le même sens, sur la même chaîne de télévision privée. Selon lui, il sera très difficile de convoquer une nouvelle conférence comme cela a été le cas en 1990.
Ousmane Batoko ne dit pas le contraire. L'accent est beaucoup plus mis sur le multipartisme intégral qui serait la cause de nos maux. C'est pourquoi, l'ancien ministre de la fonction publique du Président Mathieu Kérékou a encouragé la création de l'Union fait la Nation qui, selon lui, participe à la formation de grands blocs politiques. On retient donc de toutes ces réactions, qu'à l'heure actuelle, une nouvelle Conférence Nationale est inutile. Les uns et les autres, notamment les décideurs politiques, doivent commencer d'abord par appliquer tous les textes de la République. La Constitution doit être surtout respectée à la lettre. «C'est primordial», renchérit le Général Pancras Brathier. Le Bénin n'est pas en état de cessation de paiement.
Il n'est pas dans une situation de crise grave pour qu'une nouvelle conférence soit la seule porte de sortie. Certes, il y a des problèmes majeurs qui méritent que tous les Béninois se retrouvent autour d'une table pour dialoguer afin de les solutionner. Mais la situation n'est pas aussi catastrophique au point de nécessiter ces assises. Il peut y avoir des conférences économiques pour discuter de certaines questions. Somme toute, les conditions qui nécessitent une conférence des forces vives de la nation ne sont pas réunies, à l'étape actuelle.

Léonce HOUNGBADJI

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