Quatre gouverneurs de province congolais et un ancien conseiller du président de la République démocratique du Congo sont visés dans une plainte pour corruption ou fraude déposée par le chef de l’État Joseph Kabila et que l'AFP à pu consulter mercredi.
Le document d'une vingtaine de pages adressé mardi au procureur général de la république vise nommément quatre gouverneurs : Moïse Katumbi (Katanga, sud-est), Alphonse Ngoy Kasanji (Kasaï-Oriental, centre), Alex Kande (Kasaï-Occidental, centre) et Marcellin Chisambo (Sud-Kivu, est).
La plainte, adressée au nom de M. Kabila par son conseiller spécial pour la lutte contre la corruption, le blanchiment et le terrorisme, vise également l'ancien directeur de cabinet du président, Gustave Beya Siku et une quinzaine d'autres personnes, parmi lesquelles d'anciens hauts fonctionnaires.
La plainte dénonce des faits de "corruption", "fraudes" et "détournements".
Elle demande au procureur général de la République d'enquêter sur des allégations de fraude douanière à l'encontre de M. Katumbi, et de corruption à l'encontre des trois autres gouverneurs.
Selon le document, M. Beya Siku, récemment remercié par M. Kabila, se voit reprocher d'avoir empoché des pots-de-vin en échange de l'attribution du marché du raccordement de Kinshasa par fibre optique à Moanda (sud-ouest), point d'arrivée du câble de télécommunication transatlantique.
Aucun des intéressés n'avait pu être joint mercredi soir pour réagir à cette plainte.
Populaire homme d'affaires richissime passé à la politique, M. Katumbi, membre du parti de M. Kabila, fait figure d'éventuel successeur à ce-dernier, au pouvoir depuis 2001.
La Constitution interdit à M. Kabila de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016, mais l'opposition le soupçonne de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de cette date, et demande en vain au chef de l’État d'annoncer publiquement qu'il quittera ses fonctions à la fin de son mandat.
En janvier, alors qu'un conflit larvé opposait MM. Katumbi et Kabila, le gouvernement avait révoqué le chef de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) au Katanga en affirmant vouloir ainsi lutter contre la fraude à la frontière de cette province par laquelle transite la quasi-totalité de la production minière du pays.
Mi-mai, une commission d'enquête de l'Assemblée nationale dénonçait le coût exorbitant du raccordement de Kinshasa à Moanda par la fibre optique et les conditions d'attribution de ce marché.
Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC est aussi l'un des plus corrompus au monde.
Le procureur général de la République est rattaché à la Cour suprême de justice, habilitée à juger les hauts-fonctionnaires et les élus.
africatime.com
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