Le 9 juin, alors que la Cour suprême du Cameroun confirmait la condamnation de Lydienne Yen Eyoum à 25 ans de prison, le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a rendu un avis qui risque de faire du bruit au niveau diplomatique.
Il a estimé, suite aux informations transmises par la défense de l’avocate franco-camerounaise, que l’arrestation et la privation de liberté de Lydienne Yen Eyoum étaient « arbitraires ». Emprisonnée à la prison de Kondengui depuis janvier 2010, celle-ci avait été condamnée en septembre 2014 à 25 ans de détention pour détournement de fonds public.
« Une réparation intégrale »
« Il n’y a pas eu notification des motifs de l’arrestation et (…) la détention provisoire a dépassé les délais légaux », explique ainsi le groupe d’experts, dans un document daté du 9 juin 2015 et que Jeune Afrique a pu consulter.
Selon ce document, le gouvernement camerounais, sollicité notamment le 18 février 2015, s’est abstenu de répondre aux communications des Nations unies sur ce dossier. « Le délai étant écoulé, le groupe de travail est maintenant en mesure de trancher le différend », ajoute-t-il.
« En conséquence, le groupe de travail demande au gouvernement de la République du Cameroun de prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice matériel et moral que Mme Annette Lydienne Yen Eyoum a subi, en prévoyant une réparation intégrale ».
« Face à un mur »
Cet avis est un atout de plus entre les mains de la défense. « Au Cameroun, nous sommes face à un mur, nous nous tournons donc vers les instances diplomatiques », a notamment déclaré Me Caroline Wassermann, qui espère désormais être reçue par le président français François Hollande.
« Thierry Michel Atangana s’associe à notre étonnement, lui-même ayant bénéficié d’une décision de l’ONU similaire. Le Cameroun ne respecte pas les décisions de justice internationale. Nous attendons un signal fort de la part de l’État camerounais », conclut Me Wassermann.
jeuneafrique.com
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