Le destin de l'Afrique va de plus en plus dépendre à moyen terme de la
Chine, acheteuse de matières premières, premier investisseur sur le
continent mais devenue aussi une importante source de financements par
l'emprunt, souligne Standard&Poor's dans une récente étude
communiquée à l'AFP.
L'agence de notation financière remarque que cette situation est à
double tranchant: "Alors même que les liens entre l'Afrique et la Chine
ont été une bénédiction pour les pays d'Afrique subsaharienne, ces
derniers sont également devenus plus vulnérables à la situation en Chine
et aux chocs connexes", notamment le ralentissement chinois et la
moindre demande en matières premières.
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"Les prix internationaux du charbon ont également reculé, amoindrissant de ce fait la rentabilité de projets d'envergure au Mozambique", ajoute S&P.
Par ailleurs, "l'Afrique subsaharienne est potentiellement surexposée de part son endettement excessif à l'égard de la Chine", ajoute l'agence. Elle rappelle que ces cinq dernières années, les pays africains ont profité de crédits chinois faciles, là où la Banque mondiale et le Club de Paris posaient des conditions plus restrictives.
"Certains emprunteurs (africains) pourraient avoir plus de difficultés à rembourser à l'échéance" du fait de la fin de l'essor des cours des matières premières, de la dépréciation des devises ou du fléchissement de la croissance, prévient cependant S&P. "A mesure que la Chine renforce son influence sur l'Afrique, les relations entre les deux vont certes changer mais en continuant de se développer", ajoute l'agence.
Elle prédit que la croissance chinoise sera alimentée à l'avenir davantage par les investissements massifs dans les infrastructures à travers le monde, y compris en Afrique, que par les exportations, grâce aux abondantes réserves de change de la Chine (près de 4.000 milliards de dollars).
Les échanges sino-africains ont explosé en quinze ans, rappelle l'étude: 23% des exportations des 18 pays d'Afrique subsaharienne notés par Standard&Poor's étaient destinés à la Chine en 2013, contre 4,6% en 2000 (données Cnuced).
Les investissements directs chinois ont par ailleurs atteint 1,6 milliard de dollars en 2013, contre 145 millions en 2005.
7sur7.be
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