(BBC Afrique 13/11/2010)
Une enquête de la BBC révèle qu’un haut-gradé de l’armée congolaise a usé de la force militaire pour aider une compagnie minière à s’installer dans une mine d’or du Nord Kivu, dans l’Est du pays.
Le général Gabriel Amisi, chef d’état-major des forces terrestres, aurait touché un part des revenus de la mine en échange pour ses services.
Le Général-Major Gabriel Amisi Kumba alias Tango Fort est le numéro deux dans la chaine de commande militaire des forces congolaises.
Ancien commandant rebelle au sein du RCD-Goma, il avait notamment été accusé par des organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme d’avoir été directement impliqué dans des crimes de guerre.
Le général Amisi ne se contente pas de sa casquette militaire ; il est notamment le président du célèbre V-Club de Kinshasa.
Selon plusieurs sources, il aurait passé un accord avec la compagnie minière Geminaco pour prendre le contrôle de la mine d’or d’Omate, dans le territoire de Walikale au Nord Kivu.
Le général Amisi a refusé de répondre aux questions de la BBC
Dans une lettre datant de février dernier, et dont la BBC a obtenu copie, le général Amisi ordonne l’éviction d’une compagnie rivale – elle-même exploitant la mine sans en avoir les droits – et l’installation de Geminaco dans les chantiers d’Omate.
De sources concordantes, le général Tango Fort s’était vu promettre un pourcentage d’au moins 25% sur l’or extrait de la mine chaque mois.
Le directeur de Geminaco, René Mwinyi, a nié l’existence d’un tel accord avec le général, admettant simplement avoir eu recours à ses services pour, a-t-il indiqué, chasser la compagnie rivale et les militaires alors présents à Omate.
M. Mwinyi a, cependant, affirmé que son entreprise Geminaco n’était pas concerne par la suspension des activités minières pourtant décrétée par le président Kabila au debout du mois de septembre. Et selon nos sources, des soldats déployés dans la région continuent d’exercer leur contrôle sur la mine d’Omate y exploitant l’or.
Joint par téléphone, le général Amisi a refusé de répondre aux questions de la BBC, nous renvoyant au porte-parole des FARDC.
Ce dernier a également rejeté notre demande, arguant qu’il n’était pas le rôle d’un journaliste d’enquêter sur la personne du général Amisi. De retour de Walikale.
Thomas Fessy
BBC Afrique
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