mercredi 3 mars 2010

RDC - Petit commerce, transports routiers : la mainmise des étrangers inquiète

(Le Potentiel 03/03/2010)
De plus en plus, des pans entiers de l’activité économique en RDC se trouvent entre les mains des étrangers. Ils en contrôlent presque tous les leviers. Ils ont entre leurs mains les manettes du réglage, laissant pratiquement sur les bords de la route des Congolais qui ne savent plus à quel saint se vouer.
C’est le cas notamment du petit commerce et des transports routiers où la mainmise des étrangers ne cesse de prendre de l’ampleur. Seuls maîtres dans des secteurs qu’ils régentent à leur guise, Indopakistanais, Libanais, Chinois…et Ouest-Africains dans une moindre mesure, s’évertuent à dicter leur loi comme en territoire conquis. Et ils ne sont pas prêts à changer leur fusil d’épaule surtout que les affaires marchent très bien pour eux.
UN PHENOMENE DANGEREUX
On sait que les lois du pays font interdiction aux étrangers d’exercer le petit commerce. Mais sur le terrain, les choses se passent comme si cette réglementation n’a jamais existé. Les pouvoirs publics, censés de faire appliquer la loi, assistent impuissants pendant que la ruée des étrangers vers ces secteurs poursuit son bonhomme de chemin.
Du coup, une bonne partie de l’activité économique bat sous leur rythme, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer pour le pays. Non seulement qu’ils étendent au fur et à mesure leur emprise sur l’économie congolaise, mais ils y ont introduit des méthodes maffieuses.
« Ils sont en train de prendre même les secteurs les plus minables », dénonce un homme d’affaires qui a blanchi sous le harnais. Indopakistanais, Libanais…sont dans la fabrication de yaourts. Ils sont dans la fabrique de briques dont la production est revendue à l’Etat congolais à travers des arrangements, pour la plupart des cas, pas du tout honnêtes. La liste peut être multipliée…à l’infini.
A l’allure où vont les choses, il estime qu’il ne va plus y avoir de petites et moyennes entreprises congolaises, car condamnées toutes à disparaître les unes après les autres, avec aucune possibilité de les voir renaître un jour de leurs cendres.
Le même phénomène s’observe également dans le secteur des transports routiers. Cas de la route Kinshasa-Matadi, dans le Bas-Congo. Les Congolais ont de moins en moins voix au chapitre ; le monopole revenant à des Indopakistanais et autres Libanais. « Nous broyons du noir depuis que ces derniers occupent la route avec leurs grands camions », accuse un transporteur routier qui a lancé sur la route deux de ses bolides. « On nous fait vivre des misères : tracasseries policières par-ci, rançonnement à l’entrée du port où nos véhicules sont obligées de débourser beaucoup d’argent comme cela leur est exigé des policiers de roulage ». Entre-temps, les gros camions appartenant aux Libanais et aux Indopakistanais ne sont pas astreints à toutes ces tracasseries ; ces derniers ayant conclu des arrangements particuliers avec la hiérarchie de la police et d’autres services de l’Etat.
LE CONGOLAIS DEFAVORISE
« Boma Congolais, tika nioka ». Voilà à quoi se résume le calvaire que vivent les transporteurs routiers congolais sur le tronçon Kinshasa-Matadi à l’aller comme au retour ainsi qu’à l’entrée des ports de Boma et de Matadi. Même traitement en défaveur des Congolais pour ce qui est du TRD, Transport routier sans douane. Même traitement dans la facturation des services : 4.500 à 5.000 dollars Us/container pour un transporteur étranger ; 2.300 dollars/container pour un Congolais. Le décor d’une concurrence déloyale est donc planté
« C’est triste, conclut-il, de voir que le Congolais est devenu dans son propre pays plus étranger qu’un Libanais ou un Indopakistanais ».

Par Le Potentiel
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