lundi 1 mars 2010

Niger - La junte ne participera pas à la présidentielle

(BBC Afrique 01/03/2010)
Aucun membre de la junte qui a pris le pouvoir lors du coup d'Etat du 18 février ne se présentera à la prochaine élection présidentielle, a annoncé dimanche son chef, Salou Djibo, lors de sa première allocution radio-télévisée à la nation.
"Pour assurer une conduite sereine et impartiale de la transition, nous prenons l'engagement qu'aucun membre du Conseil suprême ou du gouvernement de transition ne sera candidat aux prochaines élections présidentielles", a déclaré le chef d'escadron à la radio d'Etat, la Voix du Sahel.
Il s'est engagé "à restaurer l'ordre constitutionnel dans un délai raisonnable qui sera proposé par le Conseil consultatif", a-t-il précisé.
Les appels se sont multipliés au Niger et au sein de la communauté internationale pour que cette transition soit la plus brève possible et pour que la junte restaure les règles démocratiques.
Salou Djibo a été proclamé président du Niger la semaine dernière, le temps de la transition, selon le CSRD, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie.
Des soldats le lendemain du putch
Mamadou Danda, ancien ministre a été désigné Premier ministre.
Un gouvernement de transition doit être mis en place, ainsi qu'un Conseil consultatif, chargé de réfléchir à l'avenir.
Le chef de la junte a fixé quatre priorités :
- outre la restauration de l'ordre constitutionnel dans un délai raisonnable, l'assainissement de la situation politique et économique par la lutte contre l'impunité, la corruption et les traffiques d'influence, assainissement, a-t-il précisé, qui se fera sur les principes de vérité, justice et d'équité.
- la mise en oeuvre de tous les moyens pour faire face à la famine qui menace des millions de Nigériens.
- le développement minier et pétrolier du pays dans la rigueur et la transparence.
"L'ère des régimes autocratiques est bel et bien révolue dans ce pays qui n'a d'autre vocation que d'être démocratique", a souligné Salou Djibo.
Les militaires putschistes ont immédiatement suspendu la Constitution d'août 2009, qui avait été rejetée par l'opposition et dissous le gouvernement.
Le président Mamadou Tandja ainsi que plusieurs membres de son gouvernement, ont été arrêtés le jour du coup d'Etat pendant un conseil des ministres dans le palais présidentiel.
Le Niger est plongé dans une crise politique depuis que M. Tandja avait décidé de se maintenir au pouvoir en faisant réviser la constitution par voie référendaire malgré le boycot de l'opposition et les mises en garde de la communauté internationale.
Son second et dernier mandat de cinq ans s'achevait normalement en décembre.
La communauté internationale a, dans son ensemble, condamné le coup d'Etat du 18 février et demande le retour à l'ordre constitutionnel le plus rapidement possible.
La rue a apporté massivement son soutien aux putschistes, estimant qu'ils avaient mis fin à la dérive autocratique de M. Tandja.

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