La plainte du Dr Sosthène Munyemana faisait suite à une manifestation organisée le 30 janvier 2010 par l'association Cauri devant l'hôpital Saint-Cyr de Villeneuve-sur-Lot (sud-ouest) où il est médecin urgentiste depuis 2001.
Les manifestants avaient brandi des pancartes indiquant "pas d'asile pour les génocidaires", et distribué des tracts visant une "personne qui a pu en envoyer (d'autres) par dizaines à la mort". Des membres de l'association avaient également tenu dans le journal régional Sud-Ouest des propos similaires.
Le jugement du tribunal de Bordeaux, dont l'AFP a eu connaissance, observe que "les publications au sujet des faits, exceptionnels par leur horreur, qui se sont déroulés au Rwanda, restent soumises au principe de la présomption d'innocence (qualifiée ailleurs dans le jugement "d'exigence fondamentale", ndlr) alors même que les exigences de vérité et celles des historiens justifieraient que la justice puisse enfin se prononcer sur l'imputabilité de ces faits".
Le tribunal, notant que le médecin n'a pas subi de préjudice matériel puisqu'il a gardé son emploi, a limité la réparation à un encart dans Sud- Ouest rendant compte du jugement, et au remboursement de ses frais de justice, lui refusant les dommages et intérêts qu'il réclamait.
L'ancien médecin de Butare (sud du Rwanda) est fiché par Interpol pour génocide et crime de guerre depuis 2006 à la suite d'un mandat d'arrêt international émis par Kigali. La Cour d'appel de Bordeaux avait rejeté en octobre 2010 sa demande d'extradition.
M. Munyemana est également visé par une information judiciaire ouverte en 1995 à Bordeaux et transférée en 2001 à Paris.
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