(Les Afriques 09/11/2011)
Le gouvernement centrafricain a menacé jeudi de contester le contrat de la Centrafrique avec Areva, si le groupe nucléaire français maintenait sa décision d'y repousser les travaux d'exploitation d'un important projet de mine d'uranium.
«Nous (le gouvernement centrafricain) nous réservons le droit de contester notre contrat avec cette société (Areva) si les responsables maintiennent leur position », a déclaré aux médias Jean-Sylvain Féïgoudozoui, directeur général des mines au ministère délégué à la Présidence de la République chargé des Mines.
Mercredi, le porte-parole de la société française Areva avait déclaré que les travaux de mise en exploitation de la mine de Bakouma, dans l'Est de la Centrafrique, avaient été repoussés en attendant une éventuelle remontée des cours du minerai après la catastrophe de Fukushima au Japon.
Un haut responsable du groupe avait estimé que cette remontée interviendrait dans les deux ans à venir, ce qui n’arrangerait guère le gouvernement centrafricain.
"Areva et nous avons signé un avenant au terme duquel l'entreprise française devait commencer l'exploitation effective à partir de 2010. Si donc Areva décide d'abandonner les travaux à ce niveau pour repartir, nous estimons qu'elle viole déjà les termes de l'avenant", a ajouté le responsable centrafricain.
Il a précisé que "du côté du gouvernement, on attend d'être officiellement saisi par écrit pour pouvoir prendre position, parce que l'annonce faite (par une délégation d'Areva) devant le chef de l'Etat (François Bozizé) n'était que verbale".
Selon lui, "ils ont fait part de la suspension momentanée de leurs activités d'exploitation du gisement d'uranium de Bakouma. Ils entendent reprendre les travaux au bout de deux ans".
Avec 32.000 tonnes estimées à l'heure actuelle (dont seule une partie pourra être récupérée), le gisement est considéré comme important par Areva, même s'il n'égale pas par exemple les 180.000 tonnes de ressources de la mine géante d'Imouraren au Niger.
Cette situation risque de mettre en mal les bons rapports entre AREVA et par ricochet la France et le Gouvernement Centrafricain lequel est déterminé à contester les termes du contrat au cas où Areva arrêterait les travaux.
Par Rodrigue Fénelon MASSALA © Copyright Les Afrique
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