(Radio Canada 28/11/2011)
Plus de 32 millions d'électeurs sont conviés aux urnes lundi en République démocratique du Congo (RDC), pour les deuxièmes élections présidentielles et législatives organisées depuis les grandes guerres qui ont dévasté le pays (1996-2003).
Si 11 candidats briguent la présidence, dont le président sortant Joseph Kabila et son principal adversaire Étienne Tshisekedi, pas moins de 18 835 personnes convoitent l'un des 500 sièges au Parlement, soit 9600 de plus qu'en 2006.
À Kinshasa, 5491 candidats sont sur les rangs pour l'un des 51 sièges disponibles. Dans l'une des quatre circonscriptions de la capitale, le bulletin de vote se déploie sur 56 pages.
Comme le tiers des Congolais ne savent pas lire - un pourcentage encore plus élevé chez les femmes - les candidats se font connaître par des numéros, bien en vue sur leur publicité électorale. Des électeurs se présentent aux urnes avec le numéro en question.
Des problèmes n'ont pas tardé à apparaître. À l'école secondaire Matonge de Kinshasa, un homme voulant voter pour le candidat 1151, Mboyo Ilombe, a réalisé après de longues minutes que son nom se trouvait plutôt entre les numéros 438 et 439.
Le personnel électoral sur place à reconnu qu'il s'agissait là d'une erreur, mais ont dit ne pas savoir pas quoi en faire. « Cela causera un préjudice au candidat » a reconnu le responsable du bureau de vote, Kalamu Wene. « Que pouvons-nous faire? Nous n'avons aucune instruction pour faire face à cette situation. »
Ces élections générales sont les premières organisées par le gouvernement. En 2006, le scrutin avait été organisé par les Nations Unies, et la sécurité avait été assurée par les Casques bleus et des forces d'intervention africaines et européennes.
De longues files d'attente s'étaient formées avant même que les bureaux de scrutin n'ouvrent leurs portes, et le taux de participation s'était finalement établi à 70 %. De telles scènes ne se sont pas reproduites cette année, ce qui laisse envisager une participation moins importante.
Les bureaux de vote doivent fermer officiellement à 16 h GMT (11 h, HNE), mais pourraient rester ouverts plus tard en raison des retards logistiques.
Problèmes logistiques
Le défi logistique est titanesque : près de 64 000 bureaux de vote ont été prévus sur l'ensemble du territoire, qui dépasse de 50 % la superficie du Québec, mais dont le réseau de transport est dans un état pitoyable.
Pas moins de 61 hélicoptères et 20 avions de l'armée congolaise, de la Mission de stabilisation de l'ONU (MONUSCO) ou de l'Angola, ont été utilisés pour distribuer le matériel. La Commission électorale indépendante (CENI) soutient que le matériel s'est rendu dans 99 % des bureaux de vote.
À l'école Jean Calvin, à Lubumbashi, dans la province de Katanga, les responsables électoraux n'avaient reçu ni bulletins de vote, ni boîtes de scrutin. Dans une école catholique de Kinshasa, il manquait l'encre utilisée pour marquer le doigt des électeurs ayant voté.
L'Union européenne a déployé 146 observateurs sur les lieux cette année, soit deux fois moins qu'il y a cinq ans. Le Centre Carter, de l'ex-président américain Jimmy Carter, en a déployé 60 dans tout le pays. L'ONU, qui en avait 2250 en 2006, n'a envoyé aucun observateur sur le terrain.
L'épiscopat congolais dit cependant avoir 30 000 observateurs dans le pays, l'ONG Voix des sans voix en a 400 et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) en a 280.
La République démocratique du Congo est l'un des pays les plus pauvres du monde, malgré de très importantes richesses naturelles, notamment en minerais (cuivre, cobalt, diamants, or et coltan).
Radio-Canada avec Agence France-Presse et Associated Press
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