(Challenges 24/11/2011)
KINSHASA (Reuters) - L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, actuellement détenu aux Pays-Bas où il est jugé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, est sorti jeudi de son silence pour demander à l'opposition de s'unir derrière un candidat pour battre le président sortant Joseph Kabila.
Ce dernier, au pouvoir depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001, aborde en favori le scrutin de lundi face à une opposition désunie.
Bemba, qui avait été battu de peu lors de la présidentielle de 2006, dispose d'un parti, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), qui est la première force d'opposition au Parlement et compte de nombreux soutiens populaires dans l'ex-Zaïre.
"J'appelle tous les candidats de l'opposition à assumer leurs responsabilités et à organiser un front uni autour d'un candidat unique pour garantir une alternative au régime actuel", estime cet ancien chef de guerre.
Dans une lettre ouverte lue mercredi soir à la télévision, il ajoute: "Il n'est pas trop tard pour sauver le pays".
Bemba y fait l'éloge des trois principaux candidats de l'opposition - Etienne Tshisekedi, l'opposant historique, Vital Kamerhe et Léon Kengo wa Dondo - sans faire connaître sa préférence.
Il avait été arrêté en 2008 en Belgique en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI relatif à des crimes présumés commis par des rebelles ayant son soutien en Centrafrique voisine.
Mercredi, les observateurs internationaux ont fait part de leur inquiétude au sujet du scrutin de lundi, estimant que les procédures de la Cour suprême pour juger les accusations d'irrégularités étaient peu claires.
La campagne pour les élections présidentielle et législatives a été marquée par des violences, des retards logistiques et par des accusations de candidats rivaux sur l'avantage dont bénéficierait Joseph Kabila.
Selon l'Union européenne, la Cour suprême - chargée d'entériner les résultats en dernière instance - traite les plaintes déposées sur l'organisation des élections sans grande transparence.
L'élection présidentielle est la seconde organisée depuis le conflit de 1998-2003, qui a fait environ cinq millions de morts. La RDC est toujours en proie à des conflits avec les rebelles de l'Est, malgré l'accord de paix signé il y a huit ans.
Joseph Kabila s'est dit confiant dans sa capacité de remporter l'élection, qui ne comportera qu'un seul tour.
Ses opposants affirment qu'il a bénéficié de moyens publics pendant sa campagne ainsi que d'un accès privilégié aux médias.
Jonny Hogg, Hélène Duvigneau et Jean-Loup Fiévet pour le service français
24-11-11 à 15:30
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