(Xinhuanet 23/11/2011)
LE CAP-- Les députés sud-africains ont voté à une majorité écrasante un projet de loi controversé sur l'information mardi, malgré l'opposition croissante face à cette mesure.
Au total, 229 personnes ont voté en faveur du projet de loi contre 107 à la Chambre comprenant 400 membres. Il y a eu deux abstentions.
Alors que les députés votaient, des centaines de personnes se sont rassemblées devant les portes du parlement au Cap pour protester contre le projet de loi qui tuerait la liberté de la presse et couvrirait les mauvais agissements du gouvernement.
Presque tous les manifestants étaient vêtus de noir pour marquer le "Mardi noir", une campagne basée sur ce qui est devenu le "Mercredi noir" du 19 octobre 1977, lorsque le gouvernement d'apartheid a interdit The World, The Sunday World et Pro Veritas (publication chrétienne), ainsi qu'une vingtaine de personnes et d'organisations associées au mouvement de conscience noir.
Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Ceux qui votent pour le projet de loi sont des criminels", "Nous demandons le droit de savoir" et "Pouvoir de l'ANC=Fascisme".
Les drapeaux étaient en berne sur deux des quatre poteaux de l'entrée de Plein Street du complexe parlementaire avant l'intervention de la police.
La police a ensuite bloqué la zone.
Des manifestations ont également éclaté à Johannesburg, Pretoria et Durban.
L'African National Congress (ANC) au pouvoir aurait promis que le projet de loi sur l'information n'a pas pour but de couvrir les mauvais agissements du gouvernement ou de faire taire les médias, mais plutôt d'encourager la libre circulation de l'information en accord avec la constitution.
L'ANC a encouragé l'adoption du projet de loi qui a pour but de protéger les intérêts nationaux. Mais les organisations médiatiques et les groupes des droits civils ont promis de lancer un recours devant la Cour constitutionnelle si la législation était adoptée sous sa forme actuelle.
Ils veulent inclure une clause qui protègera la révélation d'informations classées si un tribunal le jugeait nécessaire dans l'intérêt de la société. Mais la demande a été rejetée par l'ANC.
D'après le projet de loi, toute personne révélant une information classée sera punie de peines allant de cinq à 25 ans d'emprisonnement.
Le projet de loi doit être approuvée par le Conseil national des provinces l'année prochaine avant sa signature en loi par le président Jacob Zuma.
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