lundi 17 janvier 2011

R.D.C. - Réforme électorale adoptée en République démocratique du Congo

(L'Express 17/01/2011)
Le parlement de la République démocratique du Congo a entériné samedi une réforme de la loi électorale qui fait de la présidentielle un scrutin à un seul tour.
Cette révision radicale favoriserait la réélection du président sortant, Joseph Kabila, lors du scrutin prévu en novembre prochain.
Elle a été adoptée à main levée samedi par une commission mixte regroupant élus des deux chambres du parlement. Sur 504 votants, 485 se sont prononcés pour, huit contre et 11 se sont abstenus.Joseph Kabila assure que la République démocratique du Congo ne peut pas se permettre deux tours de scrutin. Ses rivaux, qui feraient vraisemblablement cause commune dans le cadre d'un éventuel second tour, ont promis des manifestations pour faire obstacle au projet.
Le chef de l'Etat a invoqué la crise qui agite la Côte d'Ivoire depuis le second tour, le 28 novembre, de l'élection présidentielle pour justifier l'intérêt d'adopter un système à un tour.
"Nous n'avons pas fait ces changements pour Joseph Kabila. Nous les avons faits pour le peuple congolais", a expliqué Lambert Mendé, ministre de l'Information.
"Vous avez vu ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire. Vous savez ce qui s'est passé au Kenya et en Guinée, nous avons profité de toutes ces expériences. Je pense que nos élections vont bien se passer", a-t-il ajouté.
L'argument est toutefois rejeté par ses adversaires, qui menacent de faire descendre leurs partisans dans la rue en guise de protestation.
Thomas Luhaka, porte-parole de l'une des principales formations de l'opposition, le MLC, a espéré que les adversaires de Kabila parviennent à se réunir derrière un seul candidat, tout en admettant que le consensus sera difficile à dégager.
Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 à la suite de l'assassinat de son père, Laurent.
En 2006, il a remporté les premières élections libres jamais organisées dans l'ex-Zaïre en battant Jean-Pierre Bemba au deuxième tour. Le scrutin avait été ensanglanté par des violences entre partisans des deux adversaires, faisant plus de 300 morts à Kinshasa, la capitale.
Parmi les autres changements induits par la réforme, le président aura désormais le pouvoir d'organiser des référendums, de dissoudre les assemblées provinciales et de démettre les gouverneurs de leurs fonctions. Le bureau du procureur sera placé lui sous le contrôle du ministère de la Justice.

Par Reuters
Jonny Hogg; Jean-Philippe Lefief, Jean-Loup Fiévet et Henri-Pierre André pour le service français
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