samedi 1er mai 2010 / par Nicholas Mc Anally
Retour sur les performances africaines en Coupe du monde. Episode 3.
Afrik.com vous raconte l’histoire des équipes africaines en Coupe du monde de football. Pour sa troisième participation, l’Afrique a envoyé le Zaïre, champion continental et premier représentant de l’Afrique noire. Mais des problèmes de primes viennent gangrener les performances des Léopards, symboles de la puissance de Mobutu
C’est, en toute logique, le champion d’Afrique zaïrois qui représente le continent pour la troisième fois de l’histoire. Première équipe de l’Afrique noire, les Léopards avaient mis les moyens. Mobutu était arrivé au pouvoir depuis quelques mois et avait décidé de miser sur le sport pour asseoir son influence.
Le football est la clé de voûte de son système de propagande et, c’est ainsi que le Zaïre débauche Blagoja Vidinić, le technicien yougoslave qui avait mené le Maroc quatre ans auparavant au Mexique. L’équipe du Zaïre, championne d’Afrique en club comme en sélection nationale, est une collection de stars : le gardien Robert Kazadi Muamba, l’un des meilleurs d’Afrique à son poste des années 70, les attaquants Ndaye Mulamba, meilleur buteur de tous les temps en une édition de la CAN, Emmanuel Kakoko Etepe dit "Dieu de ballon", Adelard Mayanga Maku dit "Good Year", Joseph Kibonge, Raoul Kidumu mais aussi les défenseurs Raymond Buanga Tshimenu, Ballon d’Or africain 1973, Lobilo Boba dit "Docta", Jean Mana et Albert Mukombo…
Les Léopards, la queue entre les jambres
Partis un mois en Suisse, les Léopards s’entraînent dur et l’entraîneur yougoslave de noter "des réels progrès tactiques, une bonne condition physique et un excellent moral". Mais les hommes de Vidinic ont hérité d’un groupe relevé en RFA. Outre le Brésil, champion du monde en titre, le Zaïre retrouve deux équipes européennes, les techniques Yougoslaves et les rugueux Ecossais. Après un véritable marathon (plus de 24 équipes engagées !), les représentants africains ouvrent le bal face à l’Ecosse de Joe Jordan, Willy Bremner, Kevin Dalglish et Peter Lorimer. Battus (2-0) sans démériter, les Zaïrois n’ont guère inquiéter les Highlanders.
C’est dans une tension extrême que la seconde rencontre se prépare. Les primes prévues n’ont pas été versées et le portier des Léopards, Mwamba Kazadi, menace de faire "la grève des arrêts". Mais, la Yougoslavie ne fait pas d’état d’âmes et corrige les pauvres Zaïrois (9-0), pire que Mohammed Ali face à George Foreman à Kinshasa quelques mois plus tôt. Une défaite cuisante qui s’explique par la démission totale des Léopards, plus que par la naïveté du football africain que certains observateurs avaient bien voulu voir dans cette défaite. Menés 3-0 au bout d’un quart d’heure, les Zaïrois perdent leur milieu de terrain, Mulamba Ndaye sur un carton rouge. A dix, les Léopards prennent l’eau. 6-0 à la pause et 8-0 au bout d’une heure. 9-0, score final, c’est l’un des plus gros scores de l’histoire de la Coupe du monde.
Face au Brésil de Jairzinho et Rivelino, le Zaïre n’en mène pas large. Terrorisés à l’idée de prendre une nouvelle déculottée, les Léopards se battent comme des Lions. Mais le défi physique imposé par les Zaïrois ne suffit pas face aux artistes brésiliens (3-0). 0 buts marqués, 14 encaissés, c’est la pire prestation africaine en Coupe du monde. Techniquement et tactiquement dépassés, les Léopards rentrent au Zaïre la queue entre les jambes, dans l’indifférence générale et le mépris affiché par le maréchal Mobutu.
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