(Leader Africa 06/05/2010)
"Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle" disait Hamadou Hampaté Ba. Cet adage ne semble pas s'appliquer au Président sénégalais agé entre de plus de 83 ans. Pour le spécialiste en affaires internationales Ndiawar Soumaré, "la bibliothèque Abdoulaye Wade brûle déjà depuis longtemps".
Xibar.net nous en donne les raisons.
Opposant devenu président au crépuscule de sa vie, les Sénégalais, les Africains et les pays démocratiques du monde entier pensaient que Abdoulaye Wade allait, définitivement s’installer sur un des rares fauteuils de l’Histoire. Hélas, il a raté le coche, par sa boulimie du pouvoir, ses idées sans suite et l’amour pathologique pour son fils. Tout indique que pour les deux ans qui restent de son présent mandat, il lui est trop tard pour redresser la barre.
Le président Wade, opposant a été un leader charismatique. Celui qui charriait partout les foules et les intérêts. Mais, parvenu au pouvoir, de la manière la plus démocratique et la plus inédite en Afrique de l’Ouest, il oubliera la leçon de Nelson Mandela, que pourtant l’ancien président français Jacques Chirac lui avait résumé et rappelé, par deux fois : « quitter, pendant qu’il était temps ». D’autant qu’il se faisait « déjà tard ». Mais, Me Wade s’entêta à disposer d’un deuxième mandat. Les Sénégalais lui firent confiance, dans leur grande majorité. Il ne prit pas la balle au rebond, parce que passionné par des voyages coûteux et sans résultats. Ses voyages, comme relevé par des institutions internationales coûtent, en moyenne, à notre pays 12, 5 milliards de francs Cfa par an. Ceci, pendant que des Sénégalais vivent dans les eaux et que des jeunes préfèrent aller mourir dans l’Océan ; sanscompter la cherté de la vie et la paupérisation du monde rural. Pis, il érigera l’impunité, la corruption et la laudation comme méthode de gouvernance.
L’Histoire lui tournera, encore le dos, du fait de ses dépenses démesurées et éloignées des priorités des populations, comme sa statue de 14 milliards, qu’il a fait construire grâce à un troc de terres d’une valeur de 100 milliards de francs Cfa. Il oubliait que l’homme de Culture Léopold Senghor, duquel on pouvait attendre ce geste, avait préféré ses lettres et poèmes jusqu’à devenir un « immortel ». Il ne se souvenait plus que son compatriote Cheikh Anta Diop, est entré dans l’Histoire, après avoir établi que « l’Afrique est le berceau de l’Humanité ». Depuis et pour toujours, il sera le « Pharaon du Savoir ».
Le président Wade a raté le rendez-vous avec l’Histoire, parce qu’également seul son fils est intelligent, oubliant que le Sénégal a eu des valeurs intellectuelles incontestées, comme le philosophe Souleymane Bachir Diagne, agrégé à l’âge de 24 ans. Il a poussé l’insulte jusqu’à dire que son fils vaut quatre ministres, oubliant le travail abattu par l’ancien ministre des Affaires étrangères, le Docteur Cheikh Tidiane Gadio, ou encore celui de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, voire l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré.
Abdoulaye Wade a manqué le rendez-vous avec l’histoire, parce qu’emporté par son ego, que même la presse internationale raille, après celle de l’Afrique, suite aux journalistes libres de notre pays. Tout indique qu’un jour ses concitoyens se souviendront tristement de lui, parce qu’à l’âge de 85 ans, il veut un troisième mandant pour « léguer » le pouvoir à son fils ; comme si le Sénégal n’était plus une République, mais une monarchie. Il est vrai qu’il rêve toujours des « provinces d’antan ».
AVEC XIBAR.NET
Jeudi 6 Mai 2010
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