(Les Afriques 03/05/2010)
Paris n’a pas pu imposer sa médiation. Encore moins son plan.
Joaquim Chissano, en dépit de la tentative française, reste le maître de la médiation dans le conflit malgache. Après avoir semblé avoir réussi à substituer sa solution à celle de l’Union africaine en prenant l’initiative d’une réunion de relance du processus bloqué par l’impossibilité de mettre en place les organes de la transition prévus par les accords de Maputo et d’Addis Abeba, la France s’est heurtée à un mur.
La réunion de Pretoria, présentée par Paris comme une initiative France-Afrique du Sud, ne l’a pas été. Selon les termes mêmes du communiqué qui l’a sanctionnée, c’est bien « le médiateur de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC), M. Joaquim Chissano avec l’appui et la facilitation du Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, [qui] ont convoqué une réunion des chefs de file des quatre mouvances de Madagascar à Pretoria ... ».
Exit Paris
Exit Paris et confirmation que la seule initiative à l’ordre du jour est bien celle de l’UA. « Le médiateur et l’hôte, le Président Zuma, ont demandé aux leaders des mouvances de travailler dans le cadre des Accords de Maputo et de l’Acte additionnel d’ Addis-Abeba » indique le communiqué final.
Malheureusement, c’est le seul point positif de la réunion. Le médiateur soutient avec force qu’il est optimiste, que la réunion n’est pas un échec et que « les leaders des quatre mouvances se sont engagés à se rencontrer dans quinze jours en Afrique du Sud pour résoudre toutes les questions en suspens », ce n’est qu’un euphémisme. Dans quinze jours, il n’y aura pas plus de chance d’aboutir. Le président de la transition a, du reste, levé toute équivoque en annonçant, dès son retour à Tananarive, une rencontre avec les chefs de l’armée pour mettre en place un nouveau gouvernement. Il continue donc son cheminement solitaire très éloigné « d’une transition inclusive, consensuelle ».
La crise à Madagascar semble plus que jamais, avoir de beaux jours devant elle. A moins que l’armée n’y mette le holà.
CES
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