jeudi 4 mars 2010

Présidentielle au Togo: ouverture des bureaux de vote

(A.P. 04/03/2010)

09:39 Les bureaux de vote ont ouvert jeudi au Togo pour l'élection présidentielle, qui oppose le sortant, Faure Gnassingbé, dont le père tua le premier président du pays, lors d'un coup d'Etat il y a 47 ans, à l'opposant Jean-Pierre Fabre, candidat du parti dirigé par le fils du chef d'Etat assassiné. Quelque 3,2 millions d'électeurs sont appelés aux urnes.
Agé de 43 ans, Faure Gnassingbé, espère obtenir un deuxième mandat et asseoir sa légitimité après les accusations de fraudes qui avaient marqué son élection en 2005. Signe d'une volonté de rupture avec le passé, il a fait disparaître son nom de famille de ses affiches électorales, ainsi que le symbole du Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti de son père, qui est aussi le sien.
Quant à Gilchrist Olympio, fils du président assassiné et figure de proue de l'opposition, il avait été exclu du scrutin. Cinq ans plus tard, il a été de nouveau empêché de se présenter, la commission électorale lui reprochant de ne pas avoir rempli correctement un certificat médical. Jean-Pierre Fabre a été choisi pour porter les couleurs du parti, présidé par M. Olympio, l'Union des forces de changement (UFC).
Revenu ce week-end au Togo pour soutenir Jean-Pierre Fabre, Gilchrist Olympio a été accueilli par des milliers de partisans. De son côté, Faure Gnassingbé a tenu peu de meetings à Lomé, la capitale, préférant les déplacements en province à bord de son hélicoptère présidentiel. Mardi, son ultime réunion électorale prévue dans le stade de football de Lomé a été annulée faute d'un public assez nombreux.
Reste que plusieurs médias français -Radio France, RFI, RTL et La Croix- ont annoncé qu'ils ne pourraient pas envoyer de journalistes au Togo pour couvrir l'élection, faute d'avoir pu obtenir une accréditation des autorités togolaises. Dans un communiqué, ils s'élèvent contre une "atteinte au droit à l'information". De son côté, Reporters sans frontières (RSF) "dénonce (ce) refus d'accréditation".
Plusieurs centaines d'observateurs, dont 80 de l'Union européenne, évalueront la régularité de l'élection. "Nous pensons toujours, peut-être naïvement, que le système peut être changé par les urnes", déclare Gilchrist Olympio, 73 ans, qui ne s'est jamais complètement remis d'une tentative d'assassinat en 1992. Il en a gardé des fragments de balles dans le corps et a récemment fait une mauvaise chute, l'obligeant à porter un collier cervical. AP
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