mercredi 3 mars 2010

Le Cameroun paie 2,3 milliards à la France pour relancer CAMPOST

(Le Messager 03/03/2010)
Selon le ministre des Postes et télécommunications, le contrat signé mardi 2 mars porte sur un marché d’assistance technique au bénéfice de la Cameroon postal services, CAMPOST. Il intervient un jour après la mise en place, par le chef de l’Etat Paul Biya, des organes sociaux de la CAMPOST, en l’occurence une Assemblée générale, que préside Bagueka Assobo, le directeur général des impôts, ainsi qu’un conseil d’administration.
Jean Pierre Biyiti Bi Essam qui préside aux destinées de ce nouveau conseil d’administration, a tenu à préciser que « la CAMPOST n’est pas privatisée, la CAMPOST n’est pas vendue ». Pour lui, en nommant un directeur général français, Hervé Béryl, le représentant de SOFREPOST, à la tête de cette structure, l’Etat du Cameroun a simplement pris l’option de recourir à « une assistance technique ». La filiale de la poste française a ainsi mandat d’apporter à la CAMPOST, « toute son expertise et son savoir faire dans les domaines de l’exploitation, de la production, de l’innovation technologique, en vue de permettre à notre CAMPOST d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés », a indiqué le ministre des Postes et télécommunications.
Dans les détails, il est attendu de cette assistance technique plusieurs actions dont la réalisation d’un diagnostic stratégique et opérationnel de la CAMPOST ; l’actualisation du plan de développement de l’Entreprise ; le renforcement des capacités des ressources humaines et le développement des compétences de l’Entreprise ; la mise en place d’une méthodologie pour l’amélioration de la qualité de service pour l’acheminement et la distribution du courrier ; la détermination et le calcul des coûts du service postal universel dans le cadre du développement du service public postal ; la relecture et le déploiement des procédures de contrôle ; la recherche de partenaires techniques, stratégiques et financiers.
Tecsult esté en Justice par le Cameroun
Sur un tout autre plan, la SOFREPOST devra assister la CAMPOST à achever les travaux de reconstitution de la base de données de l’épargne, élaborer un nouvel organigramme de l’entreprise ; mettre en place les règles de gestion nécessaires à la création d’une filiale des services financiers postaux (Banque postale camerounaise) ; assurer la diversification des services, notamment au travers de partenariats ; développer le réseau des bureaux de poste, notamment par un recours à des partenaires publics et privés ; mettre en place la comptabilité analytique dans le système de gestion.
A la nouvelle direction de la CAMPOST qui à un mandat de deux années pour redonner vie à l’entreprise, Jean Pierre Biyiti Bi Essam a déclaré que le moment est venu d’engager, une action vigoureuse, déterminée, concertée, dans trois directions à savoir le management, la réhabilitation de l’outil de production et la formation afin que « le personnel CampostT puisse répondre efficacement aux défis de la modernité ».
Le Minpostel pense que tout comme le train français qui arrive toujours à l’heure, la poste française a un label connu de tous. Et avec la prise en main de la poste camerounaise par la SOFREPOST, « la CampostT est entrée dans une phase d’accélération de son histoire », soutient-il. Quid du passif déficitaire de 2 milliards laissé par les canadiens de TECUSLT à la CAMPOST ?
Le Cameroun à ester en Justice et l’affaire reste pendante, avance sommairement Jean Pierre Biyiti Bi Essam qui croit que d’ici deux ans, lorsque les français partiront, les Camerounais, déjà bien formés par ces derniers, seront à même de piloter tout seul leur CAMPOST. Et finit les problèmes de gouvernance avec les étrangers. Au cours de la cérémonie de signature du contrat, hier, Jean Paul Forceville, le PCA de SOFREPOST, a laissé entendre que sa société mobilise dans le groupe français les meilleurs spécialistes.
D’où sa présence sur de nombreux « théâtres d’opérations réussies » en Afrique. Il affirme qu’en liaison avec le conseil d’Administration de la AMPOST, la SOFREPOST redonnera « une boussole aux postiers camerounais ». C’est ainsi qu’il salue « la clairvoyance du gouvernement camerounais qui a décidé de mettre les moyens pour relancer l’activité postale », au moment où de nombreux pays oublient la poste, au profit des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Par marie.noelle.guichi
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