(Mutations 01/03/2010)
Le sous-préfet de Douala III évoque l'occupation de la voie publique pour justifier sa décision.
Les articulations au programme de la commémoration des jeunes abattus par les forces du maintien de l'ordre lors des émeutes de la faim de février 2008, n'ont pas toutes eu lieu. Le meeting et la marche prévus samedi, 27 février 2010 à Saint Anastasia au quartier Brazzaville (Douala) par Jean Michel Nintcheu, député du Social Democratic Front (Sdf), ont été interdits par le sous-préfet de Douala III, Albert Nanga Dang. Ce dernier a émis des réserves sur l'organisation de telles manifestations sur la voie publique. Par ailleurs, il indique que les autorités administratives et politiques de la ville ont, au cours de la dernière réunion avec le préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilaï, désapprouvées ces manifestations. Le meeting et la marche n'ont donc finalement pas eu lieu comme initialement prévus.
Ce site est le deuxième lieu de regroupement refusé par le sous-préfet aux militants de ce parti et à tous ceux qui voulaient commémorer les martyrs des tristes événements de cette année 2008. Albert Nanga Dang n'était déjà pas d'accord que les manifestations prévues par le député Sdf au Rond-point Dakar, le vendredi 26 février, aient lieu. Dans une correspondance adressée à Jean Michel Nintcheu et dont Mutations a eu copie, le sous-préfet indique que, "En février 2008, un meeting organisé illégalement par vos (Ndlr, le député) soins au Rond-point Dakar, avait dégénéré en émeutes, embrassant toute la ville de Douala avec de graves conséquences sur la vie de la nation". Avant de poursuivre dans la même correspondance que "La récidive n'offrant aucune garantie de sécurité et de paix, il y a lieu de craindre que les mêmes causes aient les mêmes effets. Ainsi, il me plait de vous notifier par la présente, mon refus pour l'organisation d'un tel meeting ainsi que de la marche".
Le sous-préfet de Douala III avait d'ailleurs laissé le choix d'un autre site à Jean Michel Nintcheu. C'est ainsi que Saint Anastasia à Brazzaville va être choisi et interdit plus tard. La visite aux détenus de la prison centrale de New-Bell, également prévue dans le cadre de cette commémoration, a été interdite elle aussi.
Le député Sdf a néanmoins déposé une gerbe de fleur à Bessengue et sur le pont du Wouri, des lieux où des jeunes avaient été mortellement atteints par les balles des policiers. Jean Michel Nintcheu clôturait ainsi, sous un goût d'inachevé, les activités marquant la seconde édition de "la semaine des martyrs". Laquelle avait débuté mardi, 23 février dernier, par une visite aux familles des victimes de ces émeutes.
Sandrine Tonlio
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