(SYNTHESE) (Xinhuanet 19/12/2011) CONAKRY -- La Commission chargée de la facilitation dans la crise, qui secoue la classe politique guinéenne, vient de marquer des points en réussissant à convaincre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de suspendre ses activités.Ce groupe composé de six sages, dont le choix a fait l'unanimité au niveau du pouvoir et de l'opposition pour leur probité morale, vient de faire un grand pas dans la tâche qui lui a été confiée, à savoir renouer le fil du dialogue rompu depuis l'avènement du professeur Alpha Condé au pouvoir le 21 décembre 2010.
Comme si la crise post-électorale continue encore à hanter les esprits de la classe politique, une crise qui avait donné lieu à des incidents aussi bien à Conakry que dans les provinces.
Des violences qui avaient opposé des partisans des deux candidats pour le second tour de l'élection présidentielle, à savoir Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, ont fait des morts, des déplacés et des dégâts matériels importants.
Un an après l'élection d'Alpha Condé, ce n'est pas le parfait amour entre le pouvoir et l'opposition. On assiste en effet à un dialogue de sourds entre les deux camps.
Le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l'Alliance pour le développement et le progrès (ADP), deux blocs alliés de l'opposition, multiplient les critiques à l'endroit du gouvernement, qu'ils accusent de "refuser d'ouvrir le dialogue'', ainsi que son "immixtion dans le fonctionnement et les activités de la CENI par l'attribution des prérogatives constitutionnelles de la CENI au ministère de l'Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), la tentative d'imposition de Lounceny Camara à la tête de la CENI''.
C'est ainsi que l'opposition a exigé comme préalable à tout dialogue "l'arrêt immédiat de toutes les opérations liées au processus électoral jusqu'à la mise en place d'une CENI consensuelle et crédible issue du dialogue entre les différents acteurs politiques et l'annulation de tous les engagements pris par le gouvernement et la CENI avec les sociétés Way Mark et Sabary Technologie ainsi qu'avec toute autre entité''.
Cette mesure ne peut être que saluée par l'opposition guinéenne qui en avait fait un de ses préalables à toute reprise des pourparlers avec le pouvoir. A cela il faut ajouter la libération des détenus condamnés suite aux événements du 27 septembre 2011.
Une marche de l'opposition avait dégénéré en affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Les incidents avaient fait quatre morts, selon des sources médicales et de nombreux blessés. Environ 322 manifestants avaient été eux aussi interpellés puis jugés et condamnés. A ce jour, quasiment tous ont été libérés suite à des mesures de grâce présidentielle.
En attendant la réaction des partis politiques de l'opposition face à la suspension des activités de la CENI, nombreux sont les observateurs qui pensent que le moment était venu pour la classe politique guinéenne de s'asseoir atour de la même table pour plancher sur les préparatifs des élections législatives, dont la tenue constitue un passage obligé pour faire bénéficier au pays de l'appui des partenaires au développement.
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