jeudi 29 décembre 2011

Nigeria - Une école coranique visée par une bombe après les attentats de Noël

(Le Monde 29/12/2011)
Le risque d'une escalade de la violence interconfessionnelle au Nigeria est de plus en plus présent. Une école coranique du delta du Niger, dans le Sud, a été la cible d'un attentat à la bombe artisanale, mardi 27 décembre, vers 22 heures.Un adulte et six jeunes enfants qui étudiaient l'arabe et le Coran ont été blessés dans cette attaque. La bombe a été jetée contre l'établissement depuis une voiture en marche. Personne n'a été arrêté.
Cet événement intervient quelques jours après les attentats visant des églises le jour de Noël. Au moins quarante personnes ont été tuées dans ces explosions qui ont secoué plusieurs villes du Nord et du Centre, la plus meurtrière, devant une église catholique de Madalla, près de la capitale Abuja, faisant trente-cinq morts.
LES CHRÉTIENS APPELÉS À NE PAS SE VENGER
Les attentats ont été attribués par les autorités à la secte islamiste Boko Haram, un mouvement violent qui prône la création d'un Etat islamique au Nigeria, et le groupe a lui-même revendiqué ces attaques. L'attaque contre l'école coranique n'a, quant à elle, pas été revendiquée.
Quelque 90 000 personnes ont par ailleurs fui des violences dans le Nord-Est tandis que les autorités tentent de calmer les tensions et rassurer la population.
Des femmes et des enfants attendent pour une aide d'urgence à Kaduna après les regains de violences interconfessionnelles qui frappent le pays depuis quelques jours.AFP/PIUS UTOMI EKPEI
Pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, le Nigeria compte environ autant de musulmans, majoritaires dans le Nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le Sud.
Mardi, le président Goodluck Jonathan, dont l'élection a par ailleurs été confirmée par la Cour suprême du Nigeria, mercredi, s'est entretenu avec le plus haut responsable musulman du pays, qui a tenté de rassurer la population. "Je veux assurer tous les Nigérians qu'il n'y a aucun conflit entre les musulmans et les chrétiens, entre l'islam et la chrétienté", a déclaré le sultan de Sokoto (Nord), Muhammad Sa'ad Abubakar. Le conseiller national pour la sécurité, Owoye Azazi, a de son côté appelé les chrétiens à ne pas se venger.
Des dignitaires chrétiens ont pressé les autorités d'intervenir pour prévenir une escalade des violences commises par Boko Haram. Dans le Nord, un responsable chrétien a mis en garde contre une "guerre de religion" et appelé ses fidèles à ne pas commettre de représailles. Toutefois, le révérend Ayo Oritsejafor, président de l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN), a averti mercredi que "la communauté chrétienne au niveau national n'aura pas d'autre choix que de répondre de façon appropriée si il y a d'autres attaques contre [ses] membres, [ses] églises et [ses] biens".

LEMONDE.FR avec AFP

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