(Arte 12/12/2011)
ARTE Journal - Les Ivoiriens ont élu dimanche leurs députés. Environ 5,7 millions d'inscrits étaient appelés aux urnes pour ce vote à un tour. Mais la mobilisation est restée faible. Le scrutin a été boycotté par le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo qui, en refusant de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010, avait plongé le pays dans sa plus grave crise, conclue par deux semaines de guerre. Le vote s'est toutefois déroulé dans le calme.
Faible participation
Ouverts vers 07H00 du matin, les bureaux de vote ont progressivement fermé vers 17H00 et le dépouillement des bulletins a aussitôt débuté, ont constaté des journalistes de l'AFP à Abidjan et Bouaké, l'ex-capitale rebelle dans le centre du pays. L'affluence a été plutôt faible, en net retrait par rapport à celle, historique, de la présidentielle de novembre 2010. "De façon générale, l'élection des députés à l'Assemblée nationale n'a jamais autant mobilisé que (...) les présidentielles. Nous tournons généralement autour de 35%", a souligné le président de la commission électorale Youssouf Bakayoko. Le chef de la mission de l'ONU (Onuci), Bert Koenders, a évoqué une participation "relative" et déploré plusieurs "incidents sécuritaires", notamment à Bonon dans le centre, "où des individus armés ont dérobé du matériel électoral, dont des urnes". Les résultats de ce scrutin, censé mettre un terme à la crise post-électorale ayant fait 3.000 morts, sont attendus dans la semaine.
Du coup, les forces de l'ordre avaient été déployées en nombre: 25.000 éléments ivoiriens et 7.000 du côté de la mission de l'ONU. Malgré une nette amélioration, la sécurité restait fragile, en particulier dans l'ouest, qui fut le théâtre des pires tueries, et les débordements de la nouvelle armée, les Forces républicaines sont encore fréquents. Cinq personnes ont été tuées depuis le début de la campagne électorale le 3 décembre. La semaine dernière, trois personnes ont été tuées par un tir de roquette mercredi à Grand-Lahou dans le sud du pays, un candidat du Rassemblement des républicains, le parti du président Alassane Ouattara, aurait été brûlé et un jeune villageois tué.
Le Premier ministre et ministre de la Défense de Côte d'Ivoire Guillaume Soro avait appelé à mettre un terme à la violence qui entourait la campagne des législatives et avait condamné l'utilisation de militaires par certains candidats. "Il revient de façon récurrente que certains candidats se permettent, alors qu'ils n'en ont pas le droit, de faire assurer leur sécurité par des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire ou des groupes de personnes armées, c'est-à-dire des milices", selon le communiqué du Premier ministre.
Pas de suspens
Sur le plan politique, la victoire du camp du nouveau chef de l'Etat Alassane Ouattara aux législatives ne fait guère de doute. Arrivé en avril aux commandes grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements de la France et de l'ONU, le président Ouattara entend consolider son pouvoir et rétablir un fonctionnement normal des institutions. La coalition au pouvoir devrait donc obtenir la majorité des 255 sièges puisque le scrutin a été boycotté par le Front populaire ivoirien, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Le FPI et ses alliés protestaient contre la détention de plusieurs dizaines de personnalités de leur bord, au premier rang desquelles figure Laurent Gbagbo, transféré à La Haye où il est soupçonné par la Cour pénale internationale d'être "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité commis par ses forces entre les mois de décembre 2010 et avril 2011.
ARTE Journal avec AFP
ARTE Journal - 12/12/11
Dernière mise à jour le : Mon Dec 12 11:19:38 CET 2011
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