(Le Monde 14/12/2011) Quatre enquêtes réalisées en Centrafrique par Médecins sans frontières (MSF) révèlent des taux de mortalité "trois fois plus élevés que le seuil d'urgence qui définit une crise humanitaire", annonce, mardi 13 décembre, un communiqué de l'ONG.
Le texte, rédigé après une série d'enquêtes réalisées "au cours des dix-huit derniers mois", dénonce une "crise silencieuse" dans un pays qui "détient la deuxième espérance de vie la plus faible du monde, soit 48 ans" et où "l'aide médicale actuelle ne suffit pas à répondre à l'ampleur des besoins sanitaires des populations".
Ces taux de mortalité, selon MSF, "reflètent une situation hors de contrôle, et ce alors que les taux les plus élevés ont été observés dans des zones épargnées par le conflit ou les déplacements de populations". Ils sont "dans plusieurs régions de la RCA [République centrafricaine] la conséquence d'épidémies saisonnières, d'une économie en panne, ainsi que des conflits, déplacements de populations et d'un système de santé très faible" ajoute le document.
La Centrafrique, pays de 4 millions d'habitants environ, est traversée depuis de nombreuses années par des crises politico-militaires, avec au moins quatorze groupes armés sévissant sur son territoire, selon un récent rapport d'Amnesty international. Selon MSF, cette situation engendre "un état sanitaire catastrophique et un accès aux soins de base extrêmement limité pour la grande majorité de la population [qui] expliquent en grande partie des taux de mortalité aussi élevés".
LEMONDE.FR avec AFP
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