(Le JDD.fr 01/11/2010)
Le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé dimanche un profond remaniement de son gouvernement, marqué par le départ de sept ministres, dont ceux des Communications et du Travail. Lors d'une conférence de presse, le chef de l'Etat a expliqué que ces changements visaient à renforcer son équipe et à contribuer à améliorer l'offre de services publics et le niveau de vie des couches les plus défavorisées. "Compte tenu des graves défis que constituent le chômage, la pauvreté et les inégalités dans ce pays, le gouvernement doit redoubler d'efforts pour modifier la vie des plus pauvres", a-t-il dit.
Parmi les principales victimes du remaniement figure le ministre des Communications Siphiwe Nyanda, soupçonné d'irrégularités.
"Nous sommes guidés par la mission de ce gouvernement qui est d'améliorer la qualité de vie de tous les Sud-Africains, en particulier des pauvres", a déclaré Jacob Zuma, élu président en 2007.
"Etant donné que nous avons toujours des difficultés graves en matière de chômage, de pauvreté et d'inégalité dans ce pays, le gouvernement se doit de travailler plus vite pour arriver", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse.
Responsable important du parti au pouvoir ANC (Congrès national africain), Siphiwe Nyanda est un ancien chef des Forces armées d'Afrique du Sud : il avait été publiquement critiqué lorsque la compagnie qu'il possède en partie avait été choisie pour des appels d'offre de l'Armée valant plusieurs millions de rands (euros).
M. Nyanda avait aussi des actions dans une entreprise de télécommunications alors qu'il était ministre.
On lui reproche encore d'avoir préféré descendre dans un hôtel cinq étoiles lors d'une réunion au Cap, alors qu'un logement officiel était prévu.
Parmi les nouveaux promus au gouvernement figure Fikile Mbalula, un ancien membre radical des jeunesses de l'ANC, comme ministre des Sports. Il est récompensé pour avoir dirigé la campagne électorale de M. Zuma.
Paul Mashatile, déjà influent comme chef du parti de la province de Gauteng (le coeur économique du pays où se trouve Johannesburg), est nommé ministre des Arts et de la culture.
Un autre ancien dirigeant des jeunesses de l'ANC, Malusi Gigaba, qui était vice-ministre de l'Intérieur, est nommé ministre des entreprises publiques.
En revanche plusieurs ministères clés comme les finances, les Affaires étrangères et l'Intérieur gardent leurs titulaires.
"L'accès aux services de base, a poursuivi le président, reste aussi important que lorsque nous avons obtenu notre liberté en 1994", à la fin de l'apartheid et de la domination blanche.
Le chef de l'ANC, qui a été critiqué pour la persistance d'inégalités sociales criantes en Afrique du Sud, a souligné: "il faut que nos compatriotes perçoivent une amélioration visible dans la fourniture d'eau, d'électricité, des services de santé, d'éducation, de sécurité sociale, de services administratifs, de sécurité et une série de besoins fondamentaux".
"Nous avons les ressources, notamment des cadres compétents et expérimentés: ils doivent faire en sorte que ces services arrivent bien aux gens, sous la direction des ministres et des vice-ministres".
Le chef du groupe parlementaire de l'Alliance démocratique, principal parti d'opposition, Athol Trollip, a estimé que ce remaniement donnait "le signal positif d'un exigence accrue de responsabilité".
Il s'est félicité du départ de M. Nyanda ainsi que du ministre chargé des femmes, de l'enfance et des handicapés Mme Noluthando Mayende-Sibiya, critiquée pour avoir échoué faire vivre ce nouveau ministère, ou encore de Richard Baloyi, ministre de la Fonction publique, mis en cause pour sa mauvaise gestion de la grève des enseignants et personnels soignants cet été.
"Ces ministres n'ont pas donné satisfaction, et le président Zuma a pris la bonne décision en les remplaçant", a-t-il dit.
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