(Le Nouveau Réveil 06/05/2010)
Montage politico-militaire ou fait avéré ? Une curieuse cache d'armes a été découverte hier à 13 heures dans un quartier populaire d'Anyama par des éléments de la gendarmerie nationale. Un individu a été pris, Fofana Baya, il est étudiant à l'Université franco-Arabe. Selon le chef d'escadron de la gendarmerie d'Abobo, l'important arsenal de guerre découvert devrait servir à lancer une attaque contre la poudrière d'Akouédo le 15 mai prochain. Mais que de zones d'ombre ! Pour une trouvaille comme celle-ci, qui donne vraiment des frissons si l'on en juge par la nature des armes découvertes ce mercredi 5 mai au quartier Ram d'Anyama, la presse nationale dans son ensemble et dans sa diversité n'a pas été mobilisée. Seulement "Fraternité Matin" et "Notre Voie", des journaux acquis à la cause du camp présidentiel de Laurent Gbagbo.
Deuxième fait notable, les armes de guerre (roquettes, Rpg7, A52, Ak47, etc.) ont été stockées dans une maison se trouvant dans une cour commune. Comment peut-on prendre autant de risque quand l'on sait que dans ce genre d'habitation, il n'y a pas d'intimité entre résidents ? Mieux, selon les témoins oculaires, le site où étaient entreposées ces armes n'est pas accessible par véhicule. Il faut garer et marcher. Cela veut dire que ces armes qui ne pèsent pas moins 5 ou 10 kilos ont été transportées par des individus et introduites dans une cour commune sans se faire voir. Troisièmement, les circonstances de la découverte. L'étudiant Fofana Baya qui a été arrêté n'a point été brutalisé encore moins secoué pour obtenir de lui le maximum d'informations comme cela est d'usage chez nos Forces de défense et de sécurité. Car si l'on en croit le chef d'escadron interrogé, ces armes étaient destinées à mener une insurrection le 15 mai. Comment ? Pourquoi ? L'officier de gendarmerie ne donne pas plus de précision. Or, ce 15 mai, une marche que le Fpi a déjà qualifiée d'insurrectionnelle doit avoir lieu. Quatrièmement, nos confrères de "l'Expression" qui sont arrivés sur les lieux de la cache d'arme ont trouvé que les autres membres de la cour commune vaquaient tranquillement et paisiblement à leurs occupations comme si de rien n'était. Ils n'étaient pas soumis à des interrogatoires, la zone d'habitation n'était pas bouclée. Vraiment la vie semblait normale en ces lieux. Approchés, les gendarmes auraient encore une fois indiqué qu'il n'était pas important de poser des questions au voisinage du suspect. Pour en revenir aux faits proprement dits, cette découverte aurait être possible grâce à un coup de fil anonyme. Les forces mobilisées étaient le GPR, l'UIR et l'escadron d'Abobo. Fofana Baya, qui réside seule dans cette résidence où était stockées les armes de guerre aurait tenté de prendre la clef des champs lorsqu'il a été interpellé. Mais des gendarmes postés derrière sa fenêtre l'auraient stoppé dans sa fuite. Né en 1979, il serait natif de Dabakala. Il aurait élu domicile en ces lieux depuis seulement le 7 avril 2010. Il nie être le propriétaire de ces armes. Celles-ci appartiendraient à un certain Manitou, gendarme de son état. C'est ce dernier qui paierait le loyer de la maison. Mais comment ces armes ont-elles pu passer tous les corridors de sécurité pour atterrir là ? Qui en est le véritable propriétaire ? Pourquoi la gendarmerie est-elle formelle que c'est le 15 mai que ces armes devraient être utilisées alors que celui qui a été pris déclare ne pas connaître la destination de cet arsenal de guerre ? Là réside certainement le cœur de l'énigme. De sources dignes de foi, le chef de l’Etat prendrait un décret d’interdiction de toutes marches jusqu’à nouvel ordre.
Akwaba Saint Clair
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