PARIS - Une délégation de la rébellion touareg malienne du MNLA, conduite par
son chef Bilal Ag Achérif, a été reçue jeudi après-midi à Paris par le
représentant spécial de la France pour le Sahel Jean Félix-Paganon, a-t-on
appris de sources concordantes.
Cette rencontre au ministère des Affaires
étrangères s'est déroulée à la demande du Mouvement national pour la libération
de l'Azawad (MNLA), avait précisé dans la matinée le porte-parole du Quai
d'Orsay, Philippe Lalliot.
Elle survient alors que Paris est en pointe
dans les préparatifs d'une force armée internationale - composée de soldats
africains et soutenue par les Occidentaux - devant intervenir avec l'aval de
l'ONU dans le nord du Mali pour en chasser les groupes armés
islamistes.
Ces groupes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine
et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao)
contrôlent totalement la partie nord du Mali depuis la fin juin, après en avoir
chassé les touareg du MNLA.
Le MNLA s'est jusqu'ici opposé au déploiement
d'une force internationale, assurant être en mesure de faire le travail
lui-même, avec l'appui logistique des Occidentaux.
Selon des sources
proches de la délégation touareg, l'entretien, qui a duré deux heures, avait
pour objectif de faire un point de la situation dans le nord du
Mali.
Nous avons dit que nous souhaitions que la France nous écoute et
qu'elle facilite le retour à la paix, a déclaré à l'AFP un porte-parole du MNLA
à Paris, Moussa Ag Assarid.
La France, de son côté, a rappelé son
attachement à l'intégrité territoriale du Mali, a-t-il dit. Nous avons répondu
que nous avions des revendications et étions prêts à discuter avec les autorités
maliennes quand l'heure viendra, mais ni avant, ni ailleurs, a-t-il
insisté.
Jeudi matin, le porte-parole du ministère français des Affaires
étrangères avait rappelé que le dialogue que soutient la communauté
internationale ne peut être envisagé qu'avec les groupes qui renoncent à la
violence et acceptent l'intégrité territoriale du Mali.
L'établissement
d'un dialogue entre les autorités de Bamako et les groupes non-terroristes du
Nord Mali est urgent, au moment où le Conseil de Sécurité des Nations unies, à
la demande de l'Union africaine, s'apprête à autoriser le déploiement d'une
force africaine, avait-il ajouté.
Le MNLA et le groupe islamiste armé
Ansar Dine ont fait vendredi une offre de dialogue à Bamako pour sortir de la
crise.
La délégation du MNLA a réaffirmé que nous souhaitons discuter
avec Bamako et contribuer à la lutte contre le terrorisme et le narco-trafic, a
ajouté le porte-parole des Touareg.
En début de semaine, des combats ont
opposé le MNLA au groupe jihadiste Mujao. Ces affrontements, qui ont fait des
dizaines de morts, ont vu la défaite des rebelles touareg, chassés de la ville
de Ménaka (nord-est), où ils s'étaient à nouveau installés depuis
peu.
Jeudi, le Mujao, groupe allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi), a revendiqué l'enlèvement d'un ressortissant français de 61 ans dans
l'ouest du Mali, une zone où il n'intervient généralement pas.
Alors que
le MNLA plaide désormais pour une autodétermination du nord du Mali, Ansar Dine
a de son côté fait d'importantes concessions, annonçant notamment renoncer à
imposer dans tout le Mali la charia (loi islamique) - que les islamistes armés
appliquent avec une extrême rigueur-, sauf dans son fief du Kidal
(nord-est).
(©AFP / 22 novembre 2012 19h43)
romandie.com
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