Des dirigeants ouest-africains ont insisté mardi sur l'imminence d'une intervention militaire pour reprendre le nord du Mali aux islamistes armés, affirmant que l'armée malienne et les pays de la zone étaient "prêts" pour cette opération qui suscite pourtant des interrogations.
Des dirigeants ouest-africains ont insisté mardi sur l'imminence d'une intervention pour reprendre le nord du Mali aux islamistes armés, affirmant que l'armée malienne et les pays de la zone étaient "prêts" pour cette opération qui soulève pourtant des interrogations.
"La force est tout à fait prête. Lorsque l'Onu donnera son feu vert, le déploiement pourra commencer immédiatement", a affirmé à des journalistes Kadré Désiré Ouedraogo, président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), en marge d'une table ronde sur le Niger à Paris.
Dimanche, à Abuja, les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont approuvé l'envoi d'une force militaire internationale de 3.300 soldats pour une durée d'un an afin de reconquérir le nord du Mali, sous la coupe de groupes islamistes armés. Leur plan doit être transmis avant la fin novembre au Conseil de sécurité de l'ONU, qui doit ensuite autoriser l'intervention armée.
"Je ne peux pas parler de délai de rigueur pour le déploiement" de la force, a cependant déclaré mardi à Ouagadougou le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit. "L'option préférée par tous, aussi bien par la Cédéao et par l'Union africaine que par les Nations unies, c'est l'option du dialogue, et nous souhaitons qu'il ait lieu le plus rapidement possible", a-t-il dit.
En dépit du volontarisme affiché, de nombreuses questions subsistent sur les délais nécessaires à la mise sur pied de la force, sur sa composition, et sur le consensus réel des pays de la zone concernant la nécessité d'une intervention armée au Mali.
M. Ouedraogo et le président nigérien Mahamadou Issoufou se sont évertués à balayer les interrogations.
"On n'a pas le choix, il faut intervenir", a réitéré M. Issoufou, dont le pays pourrait envoyer plus de 500 soldats au Mali voisin.
"Il y a une convergence parfaite au niveau de la Cédéao, de l'Afrique, et de toute la communauté internationale sur ce qu'il faut faire pour résoudre la crise. Ce n'était pas le cas il y a quelques mois, et c'est une grande victoire", a-t-il assuré à des journalistes.
Intervention "par phases"
Puissance régionale incontournable mais réticente à une intervention internationale à ses portes, l'Algérie a même promis qu'elle "fermerait ses frontières" en cas d'opération, pour priver les groupes armés de toute base arrière, a affirmé M. Ouedraogo. Alger a indiqué mardi soir qu'il prendrait "les mesures appropriées" pour assurer la défense de ses intérêts et la protection "maximale" de ses frontières.
Pays africains et occidentaux pensent avoir obtenu si ce n'est le soutien, du moins l'accord d'Alger à une intervention militaire, malgré les déclarations répétées de responsables algériens sur la possibilité d'une solution politique à la crise.
Concernant le calendrier, "les Etats sont prêts à envoyer leur contingent", a assuré M. Issoufou, citant notamment le Nigeria, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo et le Bénin. L'armée malienne "peut être rapidement en mesure de combattre", a renchéri M. Ouedraogo.
Selon lui, l'intervention se fera "par phases". "On n'a pas besoin de déployer toute la force en même temps, ce n'est pas une guerre classique. Il y aura des opérations spéciales", a-t-il dit.
Concernant le soutien logistique des pays occidentaux, et notamment de la France, il a déclaré: "Nous avons demandé un soutien aérien. Tous nos partenaires, la France entre autres, ont promis leur soutien". L'éventualité de frappes aériennes "dépendra des difficultés sur le terrain", a-t-il précisé.
Mardi, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a toutefois écarté cette éventualité.
lepoint.fr
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