Des combats ont éclaté jeudi entre l'armée congolaise et la rébellion Mouvement du 23 mars (M23) près de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon un dernier bilan, 51 personnes ont été tuées. Par Dépêche (texte) Les combats entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) et l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) ont repris jeudi près de Goma, dans l'est du pays, les rebelles accusant l'armée d'avoir enfreint la trêve qui durait depuis trois mois.
Ces combats ont fait 51 morts et 3 blessés dans les rangs du mouvement rebelle, a annoncé en début de soirée M. Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement à Kinshasa.
"51 corps portant des uniformes de l'armée rwandaise ont été ramassés", a déclaré le responsable gouvernemental qui n'a pas donné de chiffre sur d'éventuelles victime dans les rangs de l'armée régulière.
Selon le porte-parole de l'armée régulière à Goma, le lieutenant colonel Olivier Hamuli, un commandant de Forces armées de la RDC (FARDC) a été tué.
De son côté, le porte-parole militaire du M23, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama interrogé sur ce bilan, s'est refusé à donner des chiffre sur les victimes de ces combats.
Les affrontements ont commencé jeudi matin. La rébellion a annoncé des "offensives contre les éléments du M23 dans ses positions sur les axes de Rugari, à 30 kilomètres (au nord) de la ville de Goma", capitale du Nord-Kivu.
"Nous sommes obligés de nous défendre", a affirmé Vianney Kazarama.
Une version démentie par l'armée. "Nous ne les avons pas attaqués, c'est un prétexte, et nous savions qu'ils étaient en train de renforcer leurs positions depuis plus de deux semaines", a expliqué le lieutenant-colonel Olivier Hamuli.
Capitale du Nord-Kivu, région limitrophe du Rwanda et de l'Ouganda convoitée pour ses ressources naturelles (or, coltan, cassitérite, bois), Goma est considérée comme un verrou stratégique.
Les FARDC comptent environ 20.000 hommes sur place et les Nations Unies 5.000, selon un diplomate occidental.
A Goma, qui compte 300.000 habitants et acceuille de nombreuses ONG, les écoles ont été fermées à midi, a indiqué une source occidentale.
"Les gens sont en train de vivre la peur au ventre", a confié Omar Kavota, porte-parole de la fédération d'ONG Société civile du Nord-Kivu.
Plusieurs camps de réfugiés ceinturent la ville de Goma, ce qui avait poussé la Mission de l'ONU en RDCongo (Monusco) à intervenir avec des hélicoptères pour arrêter l'avancée des rebelles, en juillet dernier.
Avec l'attaque de jeudi, "on observe un afflux de déplacés vers le camp de Kanyarucinya", à une dizaine de kilomètres de Goma, a ajouté M. Kavota.
Le M23 ne compte pas prendre Goma
Dans un communiqué, le responsable politique du M23, Jean-Marie Runiga, a précisé que le bras armé de la rébellion avait pour instruction de "répondre vigoureusement aux attaques de l'adversaire et le repousser le plus loin possible".
En début d'après-midi, le lieutenant-colonel Kazarama a écarté toute idée d'offensive vers la capitale provinciale. "Ce n'est pas notre mission. Nous avons repoussé l'ennemi et nous sommes dans nos positions", a-t-il dit.
Sur le plan militaire, la situation est encore confuse. Selon le lieutenant-colonel Hamuli, les combats ont cessé et l'armée procédait à un "ratissage" de la zone. Mais selon le porte-parole du M23, "l'ennemi continue à larguer des bombes sur nos positions" à Rugari, au nord avec des chars de combat et des hélicoptères, et l'armée a attaqué sur "trois autres axes".
Cette reprise des affrontements survient alors que le comité des sanctions des Nations unies est réuni depuis plusieurs jours pour envisager des mesures individuelles contre des responsables rwandais et ougandais accusés par le rapport d'experts de l'ONU d'avoir aidé la rébellion - accusations démenties par Kigali et Kampala.
Déjà, les Etats-Unis ont placé le colonel Sultani Makenga, chef militaire du M23, sur leur liste noire et gelé ses avoirs, et l'ONU a ajouté une interdiction de voyager à son encontre.
Le ministre de la Défense rwandais, James Kabarebe, et son chef d'état-major, Charles Kanyonga, sont également cités dans ce rapport qui doit être examiné la semaine prochaine par le Conseil de sécurité.
AFP
france24.com/
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