vendredi 2 novembre 2012

Bénin: les acteurs du développement s'accordent leurs violons pour la relance de l'économie

(CRI 02/11/2012)

Les opérateurs économiques et les membres de l'exécutif du Bénin ont décidé, dans la nuit du mercredi à ce jeudi à Cotonou, de la création d'un cadre opérationnel paritaire de dialogue global entre le secteur public et le secteur privé en vue d'instaurer un climat sain et serein pour le retour de la confiance entre les acteurs du développement de l'économie béninoise.
DES MESURES POUR FAVORISER L'INSTAURATION D'UN CLIMAT DE CONFIANCE ENTRE LES ACTEURS DU DEVELOPPEMENT DU BENIN
Outre cette décision prise à l'issue de la table ronde axée sur "Dialogue secteur public-secteur privé pour la relance de l'économie", les opérateurs économiques et les membres de l'exécutif du Bénin, ont également, entre autres, décidé d'inscrire la stratégie économique dans une perspective géostratégique nationale, en veillant notamment à mieux exploiter les opportunités offertes par la proximité avec le Nigeria, de promouvoir une nouvelle économie au-delà de l'import-export et de veiller à la professionnalisation de secteurs porteurs tels que l'agriculture, l'artisanat, le tourisme et les industries culturelles.
Ils ont aussi voulu non seulement réunir les préalables nécessaires à l'élaboration de la loi sur les partenariats public-privé, mais aussi doter le pays d'une loi portuaire permettant de disposer d'un schéma directeur de développement des ports et d'un code de conduite sur l'aménagement et l'exploitation des ports.
Pour le président béninois, Boni Yayi, l'ensemble de ces décisions prises à l'issue de cette table ronde constituent une plateforme transversale permanente de dialogue entre le secteur public et le secteur privé.
"Dans les tous prochains jours, les membres de mon gouvernement et ceux des représentants des opérateurs économiques vont s'asseoir pour arrêter une feuille de route consensuelle d'actions pour la mise en oeuvre de ces décisions en vue non seulement de booster l'assainissement de l'environnement des affaires au Bénin et d'autre part créer les conditions de la relance économique du pays", a-t-il déclaré.
LES GOULOTS D'ETRANGLEMENTS ET LES OBSTACLES QUI EMPECHENT LE REEL DECOLLAGE ECONOMIQUE DU BENIN
Depuis 2006, le Bénin a amorcé un processus de redressement économique qui a permis de porter progressivement le taux de croissance du Produits intérieur brut réel de 2,9% en 2005 à 5,0% en 2008, niveau le plus élevé depuis 2001.
Sur la période 2006-2008, l'évolution de l'activité économique s'est accompagnée d'une inflation relativement maitrisée en dessous du seuil communautaire de 3%. Cette performance économique a été notamment favorisée, d'une part, par des mesures de renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique et, d'autre part, par des réformes structurelles engagées par l'Etat et conduites avec détermination en vue d'assurer la compétitivité de l'économie nationale et d'établir les conditions d'une croissance économique forte.
Mais très tôt, cette évolution positive de l'activité économique a été perturbée par des faits marquants et surtout par une série de crises, notamment la crise énergétique survenue en 2006, la crise alimentaire de 2007 et 2008, la crise économique et financière internationale de 2009 et les inondations de 2010.
Au plan interne, les opérateurs économiques béninoises ont mis à l'index l'inadéquation de l'environnement des affaires, peu propice à l'investissement privé, notamment l'inefficacité de l'administration publique, les insuffisances en matière de gestion des entreprises publiques, la faible concertation entre l'Etat et les entreprises privées, engendrant un climat de suspicion entre les parties prenantes, et la faible efficacité de la gestion des dépenses publiques.
"En réalité, il apparaît un déficit de dialogue et de concertation entre le secteur public et le secteur privé d'une part et, d'autre part, entre les différentes structures agissant au nom du même secteur privé", a souligné le Haut Commissaire de la gouvernance concertée, Maïse Mensah.
Selon lui, les principales manifestations de ce déficit de dialogue sont notamment la crise de confiance entre le gouvernement et le Conseil national du patronat du Bénin, la crise de confiance entre le gouvernement et quelques opérateurs économiques, la suspension de contrats liée au non-respect des engagements antérieurs et les redressements fiscaux.

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