M23, Kabila, Kagame, Monusco : le who's who de la crise au Nord-Kivu
Alors que les rebelles du M23 poursuivent leur offensive dans l'est de la République démocratique du Congo, FRANCE 24 passe en revue les principaux acteurs de ce conflit qui dépasse les frontières de la RDC.
Par Charlotte OBERTI
Mardi 20 novembre, les membres du Mouvement du 23-Mars (M23) sont entrés dans Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis, le M23, qui disposerait selon les autorités de Kinshasa de soutiens étrangers, poursuit son avancée face à une armée congolaise et une mission des Nations unies impuissantes. Passage en revue des principaux acteurs.
Joseph Kabila, président de la RDC
Président de la République démocratique du Congo depuis 2001, Joseph Kabila est confronté à plusieurs rébellions actives dans le pays. Au rang de ses principaux adversaires : le M23 et le Rwanda voisin, qui lui reproche de protéger des milices hutues impliquées dans le génocide rwandais de 1994. Il n’est par ailleurs que peu soutenu par une armée régulière sous-équipée et démotivée. En revanche, en plus des miliciens hutus, Kabila peut compter sur l'appui des groupes armés Maï-Maï, combattants dirigés notamment par des seigneurs de guerre. Ces derniers ont essayé d’attaquer des positions du M23 dans la ville de Saké.
Jean-Marie Runiga, chef du M23
Le prédicateur Jean-Marie Runiga est le chef de l'aile politique du mouvement rebelle. Surnommé "l’homme de Dieu", il a longtemps été proche de différents mouvements rebelles congolais. Il est, depuis juillet, en première ligne dans les discussions avec Kinshasa. Le M23 tient son nom des accords de paix du 23 mars 2009, prévoyant l’intégration dans l’armée de rebelles issus du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mouvement pro-tutsi de Laurent Nkunda. Les rebelles ont pris les armes en avril 2012, accusant Joseph Kabila de ne pas avoir respecté les termes de ce pacte. Désormais, bien équipés et bénéficiant, selon Kinshasa, du soutien du Rwanda et de l’Ouganda, ils exigent le départ du pouvoir du président congolais et affichent leur ambition : marcher sur la capitale.
Le général Gabriel Amisi, chef de l’armée de terre
Les Forces armées de RDC (FARDC) sont fragiles. Les militaires ne seraient ni payés, ni nourris, ce qui entraîne révoltes et dissensions. Lors de l’avancée des rebelles sur Goma, l’armée n’a pas opposé de résistance et s’est repliée. Certains soldats se sont par ailleurs livrés à des pillages selon des habitants. Illustration de cette fragilité : le général Gabriel Amisi, patron de l'armée de terre et numéro deux des FARDC, a été suspendu jeudi 22 novembre, pour raison d’enquête, après avoir été accusé par l'ONU d'être impliqué dans un trafic d'armes avec divers groupes rebelles dans l’est. Il était considéré comme l’une des personnalités les plus influentes auprès de Joseph Kabila.
Le président rwandais, grand rival régional du président Joseph Kabila, serait derrière la rébellion du M23, selon Kinshasa et des experts des Nations unies. Soutien des Tutsis victimes d’exactions de la part de groupes hutus dans l’est de la RDC (suite au débordement, à l’intérieur des frontières congolaises, du génocide rwandais de 1994), le Rwanda serait par ailleurs motivé par le contrôle de cette région aux ressources naturelles importantes. Néanmoins, Kigali nie toute implication avec le M23 et Paul Kagame a exigé, mercredi 21 novembre, que les rebelles cessent immédiatement leur offensive et se retirent de Goma. L’Ouganda, présidé par Yoweri Museveni, est également accusé de souenir à la rébellion.
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