(Le Monde 29/11/2012)
Le secrétaire général de l'Organisation des nations unies, Ban Ki-moon, a mis en garde, mercredi 28 novembre, contre les risques d'une intervention militaire dans le nord du Mali. "Je suis tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n'est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire dejà extrêmement fragile et entraîner aussi de graves violations des droits de l'homme", écrit M. Ban dans un rapport adressé au Conseil de sécurité. "Elle pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d'une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d'assurer la stabilité à long terme au Mali", ajoute-t-il.
Tout en estimant qu'une opération armée internationale pour chasser les islamistes qui contrôlent le nord du Mali "sera sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes" d'entre eux, M. Ban souligne que "des questions fondamentales (..) restent en suspens". Elles concernent "la manière dont la force sera dirigée, entretenue, entraînée, équipée et financée".
Mais avant toute opération militaire "l'accent doit être mis sur un dialogue politique", en particulier avec les Touaregs du Nord, insiste M. Ban. Le sécrétaire général de l'ONU estime que les plans pour mettre sur pied la force internationale ainsi que pour renforcer les forces armées maliennes "doivent être précisés davantage".
Le 11 novembre, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes islamistes armés, d'une force militaire de 3 300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban.
ANSAR DINE PREND LA VILLE DE LÉRÉ
Le groupe islamiste armé Ansar Dine, qui occupe le nord du Mali depuis huit mois avec des djihadistes, s'est installé mercredi dans la localité de Léré, à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec la Mauritanie. Les quelques dizaines d'hommes de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui étaient sur place ont été chassés sans combats. La prise de la ville a été confirmée par une source sécuritaire régionale. Selon un élu de la localité, "c'est la police islamiste qui a désormais la gestion de la ville. Les quelques combattants du MNLA qui étaient sur place ont fui" en direction de Foïta, une localité malienne à 18 kilomètres de la frontière mauritanienne.
Léré a été abandonnée il y a plusieurs mois par l'armée malienne, qui était confrontée depuis la mi-janvier à des offensives de rebelles touaregs et d'islamistes dans le nord du Mali. Elle est située à une centaine de kilomètres de la localité mauritanienne de Mbera, qui abrite un camp de réfugiés maliens ayant fui le conflit.
Le Monde.fr avec AFP
29.11.2012 à 06h40• Mis à jour le 29.11.2012 à 07h03
© Copyright Le Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire