(20 minutes 02/11/2012)
Les dirigeants de l'opposition mauritanienne se sont rassemblés jeudi dans les rues de la capitale Nouakchott pour appeler l'armée à rester à l'écart de la politique, et réclamer des informations sur la santé du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le président mauritanien, âgé de 55 ans, a été hospitalisé en France le 14 octobre après avoir essuyé des coups de feu, selon la thèse officielle mauritanienne, tirés par des militaires de façon accidentelle sur son véhicule près de Nouakchott. Il a quitté l'hôpital militaire de Percy-Clamart la semaine dernière, où il était soigné pour une blessure par balle, mais n'est pas revenu en Mauritanie et n'a fait aucune apparition publique depuis, suscitant des rumeurs sur son état de santé.
«Qui dirige le pays quand le président n'est pas là?»
Plusieurs milliers de partisans de l'opposition se sont rassemblés jeudi à Nouakchott pour réclamer plus de transparence de la part des autorités sur la santé du président et sur les circonstances des tirs qui l'ont blessé. «Les soldats ont gardé le pouvoir pendant plus de 40 ans et ce n'est pas qu'une coïncidence aujourd'hui si tout le monde pense que c'est le chef d'état-major qui a le pouvoir», a déclaré Khadiata Malik Diallo, vice-présidente du parti de l'opposition UFP. «Nous ne voulons pas que les soldats interfèrent plus longtemps dans la politique, que ce soit de manière ouverte ou pas», a-t-elle ajouté.
Les rumeurs vont bon train depuis l'incident dont a été victime le président. Beaucoup de Mauritaniens remettent en question la version des événements par le gouvernement et redoutent que l'armée ne se déploie dans la capitale. Le président n'a pas fait sa traditionnelle apparition à la télévision le week-end dernier à l'occasion de la fête de Tabaski (Aïd el Kébir). «Qui dirige le pays quand le président n'est pas là? Est-ce que c'est l'armée, les hommes d'affaires ou le Premier ministre? Aucun d'entre eux n'est autorisé à le faire en vertu de notre constitution», s'interroge Hamoud, qui participait jeudi au rassemblement de l'opposition. «Et que se passera-t-il si Al-Qaida fait une autre incursion en Mauritanie?», a-t-il ajouté.
Avec Reuters
Mis à jour le 02.11.12 à 08h21
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