mercredi 22 juin 2011

Côte d'Ivoire - Amnesty International dénonce des cas de détention arbitraire

(Le Monde 22/06/2011)

Amnesty International dénonce, mercredi 22 juin, la détention sans aucune charge de dizaines de partisans de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. "La présence de soldats de l'ONU devant l'hôtel où des partisans supposés de Laurent Gbagbo sont détenus arbitrairement soulève de troublantes questions", déclare Véronique Aubert, directrice adjointe d'Amnesty pour l'Afrique, citée dans un communiqué de l'ONG. "C'est loin d'être un début encourageant pour la présidence d'Alassane Ouattara", ajoute Mme Aubert.
L'organisation de défense des droits de l'homme affirme que "les autorités ivoiriennes détiennent au moins cinquante personnes sans charge, parmi lesquelles figurent des hommes politiques de haut rang", deux mois après l'arrestation de Laurent Gbagbo par les forces armées (FRCI) de M. Ouattara à l'issue d'affrontements sanglants. Au moins "vingt et une personnes" sont retenues à l'hôtel La Pergola d'Abidjan, la capitale économique, selon l'ONG. Plusieurs d'entre elles "ont été battues par les FRCI (...) au moment de leur arrestation, dont l'une assez violemment pour avoir perdu connaissance", poursuit le texte. "Des soldats français [de la force Licorne déployée sans la bannière de l'ONU] et de l'ONUCI [Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire] étaient présents au moment de ces arrestations et du transfert des détenus à l'hôtel, mais n'ont rien fait pour empêcher ces mauvais traitements", déplore l'ONG.
Amnesty relève que les FRCI sont en charge de la sécurité à l'intérieur du complexe hôtelier de La Pergola, mais que des casques bleus de l'ONUCI sont postés devant l'hôtel pour la sécurisation à l'extérieur du bâtiment. "Cela signifie qu'ils [les casques bleus] exercent un degré de supervision concernant les personnes autorisées à y entrer." Amnesty appelle les autorités ivoiriennes à inculper les personnes détenues ou à les "libérer immédiatement", et appelle l'ONUCI à s'assurer que ses soldats ne sont pas impliqués "dans la sécurisation de centres où des personnes sont détenues illégalement".

LEMONDE.FR avec AFP
22.06.11
09h16
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