(L'Orient- Le Jour 27/06/2011)
L’Afrique a haussé le ton hier face à l’OTAN, soulignant qu’elle n’avait pas été mandatée par l’ONU pour conduire « l’assassinat politique » de Mouammar Kadhafi. Les médiateurs africains ont également annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociateurs sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois.
Le président sud-africain Jacob Zuma a, au nom de l’Afrique, haussé le ton hier face à l’OTAN, soulignant qu’elle n’avait pas été mandatée par l’ONU pour conduire « l’assassinat politique » de Mouammar Kadhafi. Réuni hier à Pretoria, le comité des médiateurs de l’Union africaine (UA), composé de cinq chefs d’État – Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie –, a passé en revue les efforts de médiation devant aider à un règlement de la crise libyenne. Mais d’emblée, le président Jacob Zuma a souligné la « préoccupation » du comité et de l’Assemblée de l’UA devant les « bombardements continus de l’OTAN », ajoutant que « la finalité de la résolution 1973 (de l’ONU, adoptée le 17 mars) était de protéger le peuple libyen et de faciliter les efforts humanitaires ».
Les médiateurs africains ont en outre annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociations sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois. Le texte final a été lu par le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra. Mais un membre de la délégation sud-africaine a ensuite tempéré la portée du texte : « Nous voulions que Kadhafi fasse une déclaration publique selon laquelle il ne prendra pas part aux négociations, mais il ne l’a pas fait. » « Cela signifie qu’il est fini », a-t-il assuré.
Mais le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré hier que le colonel Kadhafi ne quitterait ni le pouvoir ni le pays. Les autorités de Tripoli ont néanmoins renouvelé hier leur proposition d’organiser un référendum sur le maintien ou non du colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir. « Si le peuple libyen décide que Kadhafi doit partir, il partira. Si le peuple décide qu’il doit rester, il restera », a assuré Ibrahim, tout en précisant que quoi qu’il advienne Kadhafi ne partira pas en exil.
Le régime libyen a accusé samedi l’OTAN d’avoir tué 15 civils et blessé plus de 20 autres dans la cité pétrolière de Brega. L’OTAN a démenti aussitôt la mort de civils, affirmant que ses forces avaient visé « des cibles militaires ». La télévision libyenne a dénoncé une « guerre d’extermination » et des « crimes contre l’humanité » commis par l’Alliance atlantique.
Sur le plan humanitaire, un bateau affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé hier à Tripoli en provenance de la ville rebelle de Benghazi, avec quelques dizaines de familles à bord. 106 personnes, dont la plupart sont des femmes, hommes âgés ou enfants, bloquées à Benghazi depuis le début du conflit en Libye, ont retrouvé leurs proches après quatre mois de séparation.
(Source : agences)
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