(Afriscoop 22/06/2011)
(AfriSCOOP) — Au moins 15 personnes ont été tuées, dont trois enfants, ce lundi dans un nouveau raid de l’Otan qui a visé une résidence appartenant à un proche de Mouammar Kadhafi à Sorman, à 70 km à l’ouest de Tripoli, a affirmé le gouvernement libyen. L’Otan avait tout d’abord fermement démenti avant de l’admettre.
Le régime libyen a affirmé que quinze personnes, dont trois enfants, avaient été tuées lundi dans un raid à Sorman à l’ouest de Tripoli, une accusation au départ démentie par l’Alliance atlantique. Ce raid, mené vers 04h (6h gmt), a visé une résidence d’un vieux compagnon de route du leader Mouammar Kadhafi, à environ 70 km à l’ouest de la capitale, selon un responsable du régime, qui a précisé que celle-ci avait été "touchée par huit missiles".
L’Alliance atlantique a fini par avouer avoir effectué des frappes aériennes dans la région de Sorman, dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir pourtant soutenu le contraire pendant plusieurs heures. Elle affirme cependant que sa mission a touché un centre de commandement des forces pro-Kadhafi.
Bavures en série de l’Otan en Libye
En l’espace de 24 heures, l’Alliance atlantique a déjà reconnu deux "bavures" en Libye à un moment où la légitimité de son intervention reste contestée.
Samedi, l’Alliance avait du reconnaitre avoir frappé par erreur une colonne de véhicules des forces rebelles en Libye dans la région de Brega, dans l’est du pays, le 16 juin dernier. Au moins deux autres incidents du même type étaient déjà survenus dans le passé.
Dimanche soir, elle a reconnu également les accusations du gouvernement libyen selon lesquelles « un raid de l’Otan sur Tripoli a causé la mort de neuf personnes et dix-huit blessés dans un quartier d’habitation » .
Pour le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Obeidi c’est « une tentative pathétique (...) de casser le moral des habitants de Tripoli et de laisser un petit nombre de terroristes semer le désordre et l’instabilité dans une ville paisible ».
Quant au Comité populaire général libyen des Relations extérieures et de la Coopération internationale, « l’OTAN de commet un génocide collectif à travers le bombardement de civils innocents et des sites civils, zones résidentielles et les infrastructures de base en Libye », lit-on dans un message adressé à l’Onu.
La Norvège va se retirer, l’Italie met en garde
La Norvège a annoncé qu’elle allait mettre fin à son engagement militaire, à compter du 1er août, deux mois avant l’expiration de l’actuel mandat de l’Otan. C’est le premier membre de la coalition à planifier ouvertement son retrait des opérations aériennes au-dessus de la Libye.
L’Italie pour sa part, a mis en garde l’alliance atlantique contre les bavures qui provoquent la mort de civils en Libye. Selon le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, « l’Otan met en péril sa crédibilité : nous ne pouvons pas prendre le risque de tuer des civils ».
La légitimité de l’intervention de l’Otan, qui a pris les commandes de la mission le 31 mars suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution imposant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye pour protéger les civils libyens, reste contestée. Samedi dernier, au Caire, des hauts responsables des Nations unies, de l’Union européenne, de la ligue arabe, ou encore de l’Union africaine, ont insisté sur la nécessité d’une solution politique.
par La Rédaction
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