Par Christine Holzbauer, publié le 28/06/2011 à 19:25
Les coupures d'électricité exacerbent la colère contre le pouvoir au Sénégal.
Jusqu'ici cité en exemple, le Sénégal vient de vivre coup sur coup une tentative - avortée - de coup d'État constitutionnel et des émeutes de l'électricité. "Wade dégage! Le courant ne passe plus...", scandent à chaque occasion les manifestants. Pneus brûlés, course poursuite avec les forces de l'ordre, attaques contre des édifices publics, à huit mois des élections présidentielles, "le pays va mal!".
Cette fois, il s'agit de convaincre Abdoulaye Wade, 88 ans, au pouvoir depuis 2000, de ne pas se représenter à un troisième mandat en 2012. Et ce sont des rappeurs sénégalais réunis dans un mouvement appelé "Y'a en marre" qui mènent la danse.
Wade dégage! Le courant ne passe plus...
Le 23 juin, ils avaient appelé les jeunes à manifester pour empêcher l'adoption d'un projet de réforme constitutionnelle visant à faire élire un ticket présidentiel, au premier tour, avec 25% pour cent seulement des suffrages exprimés. Pris la main dans le sac d'un énième tripatouillage pour assurer sa réélection et ouvrir la succession à son fils Karim, le président avait dû reculer.
Lundi soir, les émeutes qui se sont déclenchées spontanément un peu partout dans le pays pour protester contre les coupures à répétition ont bien failli avoir raison du fils. Réfugié dans sa maison du Point E, ce dernier aurait appelé "en catastrophe" son ami Robert Bourgi pour qu'il intercède auprès de l'Élysée. Réponse de ce dernier quant à une éventuelle intervention de l'armée française stationnée à Dakar: "Jamais, tant que des ressortissants français ne sont pas menacés!". Un lâchage en règle puisque, selon une source bien informée, l'intéressé aurait déjà jeté son dévolu sur deux anciens du sérail wadien, Idrissa Seck et Macky Sall.
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