(Xinhuanet 23/06/2011)
KHARTOUM -- La question du pétrole a pris la forme d'une tension entre le Nord et le Sud du Soudan parmi une série de questions épineuses, telles que la démarcation de la frontière, le différend sur la zone d'Abyei, région riche en pétrole du pays et les récents affrontements armés dans l'Etat du Kordofan (sud), qui paralysent les efforts des deux parties pour mettre en oeuvre une séparation en douceur.
Le président soudanais Omar el-Béchir a menacé mardi de fermer l'oléoduc qui traverse le Nord-Soudan, si le Sud-Soudan a refusé de payer les frais de transport du pétrole ou de partager les revenus du pétrole avec le nord, après la déclaration officielle de l'indépendance du Sud-Soudan, prévue pour le 9 juillet.
S'exprimant mardi lors d'un rassemblement à Port-Soudan, une ville située dans l'est du Soudan, M. el-Béchir a déclaré que son gouvernement n'accepterait aucune condition posée par le gouvernement du Sud-Soudan concernant le pétrole.
Le Sud-Soudan représente environ 75% de la production pétrolière totale du Soudan tandis que le nord possède la plupart des raffineries de pétrole, l'oléoduc et les ports d'exportation. Retrouver une alternative pour remplacer les infrastructures pétrolières dans le nord est évidemment très difficile pour le sud à l'heure actuelle.
L'Accord de paix global (CPA), signé entre le Nord et le Sud du Soudan en 2005, stipule que le Nord-Soudan s'adjugera 50% des revenus du pétrole produit par le sud.
Le gouvernement du Sud-Soudan, en attendant, a condamné les menaces du président soudanais de fermer l'oléoduc, tout en réitérant son engagement à faire un dialogue pour résoudre le différend sur la question du pétrole.
"Cette question fait l'objet de discussions intensives entre les deux partenaires et les propos qui conduisent à une escalade ne seraient pas dans notre intérêt", a confié à Xinhua Barnaba Benjamin, ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement du Sud-Soudan.
"Nous ne voulons pas nuire à l'économie du nord. Nous avons besoin de la coopération et du partenariat avec le nord, parce que le sud est un Etat nouvellement créé", a-t-il affirmé.
Le différend entre le Nord et le Sud du Soudan autour du pétrole a monté d'un cran, après que le ministre de l'Energie et des Mines du gouvernement du Sud-Soudan John Garang Deng eut annoncé la semaine dernière que le Sud-Soudan pourrait adopter une action juridique internationale contre le ministère fédéral du Pétrole du gouvernement soudanais, s'il intervenait dans la commercialisation du pétrole du sud sans son consentement à partir du 9 juillet.
Pourtant, le ministre du Pétrole du gouvernement fédéral, Lual Achwel Deng, a déclaré que la capacité du Sud-Soudan d'exporter son pétrole via le nord avait été évaluée par des experts, ajoutant que tous les revenus du pétrole du Sud-Soudan entreraient d'abord dans un compte ouvert dans une banque de New York à compter du 9 juillet.
En outre, le président du gouvernement du Sud-Soudan Salva Kiir Mayardit et le président kenyan Mwai Kibaki avaient accepté plus tôt de construire conjointement le port de Lamu, au Kenya, pour faciliter l'import-export des pays.
Selon le site web Sudantribue, la compagnie japonaise Toyota Tshusho a proposé aux autorités kényanes de construire un oléoduc long de 1.400 km pour le transport du brut du Sud-Soudan à Lamu, un port sur l'océan Indien.
Un directeur exécutif de la société japonaise a précisé aux journalistes à Nairobi que le futur oléoduc doté d'une capacité de transporter 450.000 barils par jour, coûterait 1,5 milliard de dollars. Toyota Tshusho possèdera 20 ans de propriété de l'installation avant de la remettre aux gouvernements kenyan et sud-soudanais.
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