mercredi 22 juin 2011

Côte d'Ivoire - Nouvelles révélations sur la disparition de quatre étrangers à Abidjan

(Le Monde 22/06/2011)

Les quatre personnes, dont deux Français, enlevées début avril au Novotel d'Abidjan, ont été "achevées par un commissaire de police" après avoir été torturées, a affirmé, mardi 21 juin, le ministre de la justice ivoirien. Après leur rapt, le 4 avril, dans Abidjan livrée aux combats, les quatre hommes ont été "conduits au palais présidentiel", alors tenu par les forces de l'ex-président Laurent Gbagbo, a confirmé Jeannot Kouadio Ahoussou au cours d'une conférence de presse.
Dans le palais, qui était alors "un mouroir", "ils ont été (...) torturés, battus", et "un commissaire de police a achevé ces personnes", a poursuivi le ministre du nouveau président Alassane Ouattara.
PLACÉS EN DÉTENTION PRÉVENTIVE
Les victimes ont ensuite été "jetées derrière la clôture de la présidence, emballées dans des sacs en plastique noir avec lesquels on emballe des bananes", puis "jetées dans la lagune", a-t-il ajouté. "Les ossements qui ont été retrouvés du côté de [la base navale de] Locodjro [à Abidjan], ce sont ces personnes", a affirmé M. Ahoussou. "Sur ce dossier, le week-end dernier, on a arrêté deux autres officiers des FDS [Forces de défense et de sécurité, loyales à M. Gbagbo], qui ont participé" à ces meurtres, a-t-il souligné. Selon le ministère, en plus du commissaire de police, quatre miliciens pro-Gbagbo, un commandant et deux colonels de la garde républicaine ont été inculpés et placés en détention préventive.
Les quatre kidnappés étaient Stéphane Frantz di Rippel, directeur du Novotel d'Abidjan, et un autre Français, Yves Lambelin, président de première entreprise privée de Côte d'Ivoire, Sifca, spécialisé dans le secteur de l'agro-industrie, son assistant béninois Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, une filiale de Sifca. Abidjan était alors en proie à des combats entre les forces de M. Ouattara et celles fidèles à M. Gbagbo, arrêté le 11 avril. Le 10 juin, l'avocat de la famille de M. di Rippel avait indiqué, après des expertises médico-légales, que le corps d'Yves Lambelin avait été formellement identifié mais pas celui du directeur de l'hôtel, dont la mort a été établie sur la base de témoignages et d'indices.

LEMONDE.FR avec AFP
22.06.11
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