lundi 27 juin 2011

Afrique : Le chemin de la démocratie

Alors que les chefs d'État prennent la voie des airs pour gagner l'île de Malabo, capitale de la Guinée-Équatoriale, où se tiendra le 17e Sommet de l'Union africaine, la revue « Géopolitique Africaine » lance un pavé dans la mare qui n'a pas fini de faire des vagues. Sous le titre « Afrique : le chemin de la démocratie », elle publie, en effet, une interview exclusive de Denis Sassou N'Guesso recueillie par Patrick Wajsman qui ne peut manquer, étant donné le contexte dans lequel elle s'inscrit, d'alimenter le débat sur l'avenir du continent.
Ceci pour au moins trois raisons :
- La première, parce que, de façon très subtile, le président du Congo répond aux détracteurs de l'Afrique en démontrant, preuves à l'appui, qu'en dépit des crises qui la secouent, la progression du continent est indiscutable. « Malgré ce qui se dit aujourd'hui sur l'Afrique, explique le chef de l'État congolais, il faut reconnaître qu'au cours de ces dix dernières années, avec des hauts et des bas, l'Afrique s'est mise en marche sur la voie de la démocratisation. On ne le souligne pas assez : en Afrique la démocratie est en train de s'enraciner progressivement. »
- La deuxième, parce que Denis Sassou N'Guesso démontre, en termes mesurés mais explicites, que le temps où des puissances extérieures au continent pouvaient dicter leur loi aux peuples africains est révolu. « Est-il vraiment sage, dit-il à propos de l'intervention de l'Otan en Libye, de traiter le dossier d'un État africain sans tenir compte de l'Afrique ? ... L'Histoire nous dira si l'ignorance manifestée à l'égard du point de vue des dirigeants africains est une bonne option. »
- La troisième, parce que le chef de l'État congolais va plus loin que la plupart de ses pairs en suggérant que l'Afrique se voit reconnaître dans les institutions internationales une place conforme à son poids humain et économique. Parlant de la nécessaire réforme des institutions internationales et plus particulièrement de l'ouverture du Conseil de Sécurité des Nations unies, il a cette formule : « La demande actuelle va, en fait, au-delà d'un seul siège : nous souhaitons pourvoir disposer de deux sièges ; mais chaque chose en son temps ».
Le fait que cette interview, réalisée de façon très symbolique à Oyo, paraisse à la veille du sommet de Malabo ne doit évidemment rien au hasard. Remise en main propre aux chefs d'État et de gouvernement qui y seront présents, cette nouvelle livraison de «Géopolitique Africaine » ne manquera pas de susciter un vif intérêt et d'alimenter le débat sur l'émergence de l'Afrique. Étayés par les évènements qui se déroulent en Libye, les propos de Denis Sassou N'Guesso confirmeront aux yeux de nombreux dirigeants le fait que le temps est venu pour le continent de parler haut et fort.
Ils seront d'autant écoutés que dans le même numéro de la revue, Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, se dit convaincu que l'Afrique est devenue incontournable sur tous les plans, qu'elle sera dans les décennies à venir le véritable moteur de la croissance mondiale et que rien ne pourra se décider sans elle au plan international. « Je suis un afro-optimiste convaincu », proclame-t-il.

Publié le 27-06-2011 Source : www.brazzaville-adiac.com Auteur : www.brazzaville-adiac.com

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