La «question de fond» pour limiter les naufrages en Méditerranée passe par un règlement du dossier libyen et les Africains doivent y jouer un rôle au côté de l’Europe, a estimé mardi le président congolais Denis Sassou interrogé par la radio française Europe 1.
«Près de 1.000 Africains (ont péri) au fond de la Méditerranée en deux jours: le silence n’est plus possible», a commenté le chef de l’Etat congolais, en soulignant que ces drames touchent «d’abord les Africains».
«La question de fond doit être celle du traitement du dossier libyen», a-t-il estimé. Le dossier «doit être sérieusement pris en main et l’Afrique doit prendre sa part de responsabilité. L’Europe et l’Afrique doivent traiter ensemble ce problème.»
La Libye est gouvernée par deux gouvernements et Parlements qui se disputent le pouvoir. Profitant du chaos, l’organisation Etat islamique (EI) s’y est implantée. L’ONU tente depuis mars une médiation pour parvenir à la formation d’un gouvernement d’union capable d’endiguer cette progression.
«L’Etat libyen doit exister. S’il existait avec un fonctionnement normal, je crois que l’on contiendrait mieux l’activité de ces criminels», a ajouté Denis Sassou Nguesso en référence aux passeurs qui profitent du chaos pour charger les migrants sur tous types d’embarcations.
Estimant qu’il «ne peut pas y avoir de solution aux problèmes africains sans les Africains», le président congolais s’est dit favorable à une initiative des chefs d’Etat africains.
«Compte tenu de la gravité, oui, je pourrais suggérer que le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine se réunisse au niveau le plus élevé pour traiter ce sujet», a-t-il dit en réponse à une question sur un éventuel sommet africain sur l’immigration.
Quant à l’Europe, elle «devrait soutenir l’Afrique dans ses efforts de développement, ce qui permettrait à un nombre important de jeunes de rester sur le continent plutôt que d’aller à l’aventure en Méditerranée», a-t-il estimé.
Le naufrage d’un chalutier dimanche au large de la Libye a fait 800 morts, selon le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). La semaine dernière, quelque 450 migrants avaient déjà péri dans des accidents similaires, selon les autorités italiennes.
L’Union européenne tient jeudi un sommet extraordinaire pour répondre en urgence à ces drames.
liberation.fr
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