Un texto du
cabinet du ministre de l’information et Médias invitait les délégués des médias
congolais et étrangers à se présenter hier dimanche 19 avril 2015 autour de 23
heures à la morgue de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa. C’était en
vue d’assister à la levée des corps d’indigents et inconnus qui devaient être
enterrés collectivement à Maluku, dans la périphérie de Kinshasa. Selon le même
message, l’enterrement collectif proprement dit devrait intervenir vers 3
heures du matin.
A la lumière de récentes interventions du Vice-Premier ministre en charge
de l’intérieur et du ministre de la Justice à l’Assemblée Nationale, d’aucuns
ont vite fait de penser aux 178 corps abandonnés à la morgue de la formation
médicale précitée, et dont ils avaient annoncé l’inhumation collective
imminente, par les soins de l’Hôtel de Ville de Kinshasa. Ces statistiques
macabres, à en croire les deux membres du gouvernement, sont celles
enregistrées dans la période du 19 mars au 14avril 2015.
Bien que considérée comme routinière au niveau tant du gouvernement central
que de l’exécutif de la ville-province de Kinshasa, ce type d’enterrement opéré
nuitamment n’en continue pas moins d’agiter la communauté kinoise, congolaise
et internationale. Les questions qui restent suspendues sur toutes les bouches
s’articulent autour de l’option d’inhumation nocturne contraire aux coutumes
congolaises.
L’insécurité tant évoquée par les officiels pour justifier cette pratique
ne semble pas convaincre grand monde, compte tenu des moyens à la disposition
de la puissance publique pour imposer aux villageois de Maluku le respect d’une
disposition funéraire que les autorités compétentes estiment légale. Au nom du
principe de l’appartenance du sol et du sous-sol à l’Etat, les autochtones de
Maluku ne peuvent pas disputer aux pouvoirs publics la propriété du cimetière
Fula-fula.
Dans le souci de ne pas trop heurter les consciences dans un dossier où
celles-ci sont suffisamment troublées, un changement d’horaire d’enterrement
collectif contribuerait tant soit peu à réduire le sentiment de croyance à des
opérations peu catholiques.
Par KIMP
direct.cd
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