jeudi 30 avril 2015

RDC: libération provisoire de quatre militants arrêtés à Goma

Kinshasa - Quatre membres d'un mouvement citoyen congolais arrêtés début avril à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, ont bénéficié d'une libération provisoire, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Nos quatre camarades qui étaient détenus à la prison centrale de Goma sont enfin libres! Ils sont en train de sortir de la prison à ce moment même, a affirmé le compte Facebook du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
Cependant, le mouvement précise qu'il s'agit d'une liberté provisoire sous caution que la cour d'appel leur a accordée.
Le directeur de la prison Munzenze, où étaient incarcérés les jeunes hommes, a confirmé la libération. Ils ont été libérés cet après-midi. C'est une liberté provisoire. Ils sont déjà sortis de la prison, a déclaré à l'AFP Joseph Mirindi, directeur de l'établissement pénitentiaire.
Les quatre camarades: Vincent Kasereka, Trésor Akili, Sylvain Mumbere et Gentil Mulume, tous étudiants, ont maigri et leur santé n'est pas bonne, mais visiblement c'est sans gravité. Ils regagneront leurs familles ce soir, précise Lucha dans un communiqué, ajoutant qu'elle a dû payer une caution de 580 dollars.
Les quatre jeunes ont été arrêtés le 7 avril alors qu'ils participaient à l'action +Coup de sifflet+ pour la libération des activistes détenus à Kinshasa et le respect des libertés publiques. Selon Lucha, ils sont inculpés d'incitation à la révolte contre l'autorité pour avoir sifflé, c'est cela leur unique +crime+.
La Lucha se définit comme un mouvement citoyen non-politique et non-violent résolu à demander des comptes aux autorités.
Un de ses principaux militants, Fred Bauma, est détenu à Kinshasa depuis son arrestation, le 15 mars, lors d'une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique en présence de trois activistes sénégalais et un burkinabè, finalement expulsés par les autorités après avoir été accusés de préparer des actes de violences.
Nous n'avons toujours pas eu de ses nouvelles, de même que son avocat et sa famille. Un autre activiste, Yves Makwambala du mouvement Filimbi (Coup de sifflet en swahili), était présenté au parquet samedi, inculpé de haute trahison puis écroué à Makala, affirme en outre Lucha.
Ils sont innocents et ne méritent pas de rester en détention, alors que, selon la loi congolaise, une garde à vue ne peut pas excéder 48 heures, souligne le mouvement. Nous resterons mobilisés pour eux et pour le respect de la démocratie et des libertés publiques, jusqu'au bout, et toujours dans la non-violence, conclut-il.
Une trentaine de personnes au total avaient été arrêtées avec MM. Bauma et Makwambala le 15 mars. Depuis, plusieurs membre du collectif Filimbi, organisateur de la rencontre en partie parrainée par les États-Unis, se cachent.
Les arrestations du 15 mars ont eu lieu dans un climat politique tendu à l'approche d'échéances électorales importantes. 
Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut pas se représenter lors de la présidentielle prévue en novembre 2016 mais l'opposition accuse son camp de vouloir le maintenir illégalement au pouvoir.
En janvier, de violentes manifestations ont éclaté, essentiellement à Kinshasa, pour dénoncer un projet de révision de la loi électorale qui aurait pu permettre au chef de l'État de rester en poste au-delà du terme de son mandat. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées au cours de ces événements.

romandie.com

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